Christophe-Cécil Garnier — 10 août 2017 à 14h54 Slate ( extrait )
Dans une interview en 1998, Jean-Marie Brohm articulait la théorie critique du sport en trois points: politique, économique et idéologique.
«Le sport n'est pas simplement du sport, c'est un moyen de gouvernement, un moyen de pression vis-à-vis de l'opinion publique et une manière d'encadrement idéologique des populations et d'une partie de la jeunesse [...]. Le sport est devenu un secteur d'accumulation de richesse, d'argent, et donc de capital. [...] Par ailleurs, le sport institue un ordre corporel fondé sur la gestion des pulsions sexuelles, des pulsions agressives, dans la mesure où, paraît-il, le sport serait un apaiseur social, un intégrateur social, réduirait la violence, permettrait la fraternité, tout ce discours qui me semble un fatras invraisemblable d'illusions et de mystifications».Parti de Gauche et Europe Ecologie-Les Verts dénoncent « des investissements pharaoniques » qui « saccagent l’écologie ».
« L’organisation des Jeux olympiques est un déni de démocratie. En amont, il n’y a pas eu de débats avec les Parisiens et les Franciliens, encore moins de consultation. Anne Hidalgo a pris cette décision à la va-vite, sous la pression du gouvernement », dénonce Mme Simonnet, qui tient à préciser immédiatement qu’elle n’est ni « anti-sport » ni « anti-JO ». (...)Surtout, Mme Simonnet souligne que « les retombées économiques sont toujours un fantasme des autorités et il n’a été jamais démontré qu’elles étaient à la hauteur de l’investissement ». Elle prend comme exemple le cas de la Grèce : « Les JO de 2004 ont coûté 20 milliards d’euros et ont aggravé la crise économique que traverse le pays. » (...)
Du côté des Verts, on partage l’essentiel des critiques du Parti de gauche. « Il y a une disproportion du coût par rapport à l’événement », affirme Jérôme Gleizes, conseiller de Paris EELV. « Cela va encore renforcer la centralisation et la concentration des moyens autour de Paris et l’Ile-de-France », continue-t-il. L’élu écolo craint que Paris ne suive l’exemple de Londres, ville organisatrice des JO en 2012. « C’est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. On a vu la gentrification qui a suivi les Jeux », ajoute-t-il.Par Abel Mestre Publié le 24 juin 2015 Le Monde