Grève des aiguilleurs du ciel : les voyageurs passant par Beauvais-Tillé dans l’expectative
Le mouvement des contrôleurs aériens, ce jeudi 25 avril 2024, s’annonce très suivi, au moins à Paris.


Les grévistes avaient jusqu’à aujourd’hui, mardi 23 avril, pour envoyer leur déclaration individuelle. C’est donc dans la journée que devait être connu l’impact réel de la grève dans les transports aériens, jeudi 25 avril, en pleines vacances scolaires. Tous les syndicats de contrôleurs, dont le SNCTA, majoritaire avec 60 % des voix, ont appelé à cesser le travail. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) devait fournir dans la soirée le nombre de vols supprimés dans les grands aéroports. Mais le mouvement s’annonçait d’ores et déjà très suivi. « On nous a parlé de 75 % à Orly et de 65 % à Roissy. Ça aura un impact énorme », avait annoncé Pascal de Izaguirre, président de la Fnam, principale organisation regroupant les entreprises du transport aérien.

Le 11 octobre 2023, un précédent mouvement de grève interprofessionnel à l’aéroport de Beauvais-Tillé avait conduit la DGAC à demander aux compagnies de baisser leur trafic de 15 %. Ce jeudi, environ 120 atterrissages et décollages sont au programme. Faute de précision, les usagers devaient faire preuve de patience, ayant à redouter soit un vol annulé soit un gros retard. Au cœur du conflit, la quatrième version du protocole qui aspire à « une refonte totale du contrôle aérien français pour opérer une convergence vers ses homologues européens, tant en matière de maillage territorial, que d’accélération de la formation ou d’organisation du travail », explique le SNCTA sur son site.

Une version « aucunement signable » poursuit le syndicat à l’origine du préavis de grève. Dans l’après-midi, le comité national du SNCTA a pris « acte de l’état d’avancement des conciliations. Si certains compromis ont été trouvés, celles-ci n’ont pas permis pour autant d’aboutir, notamment sur la question de l’accompagnement social. »

Répondant aux questions de Libération, un secrétaire national du SNCTA a expliqué qu’« avec l’augmentation du trafic aérien de 20 à 30 % prévue d’ici 2030, on demande une augmentation nette des salaires de 5 % par an sur 2023-2027. Contrairement aux idées reçues, cela ne coûtera pas un centime à l’État puisqu’on est payés par les redevances des compagnies aériennes. » Le syndicat a annoncé un deuxième préavis de grève les 9, 10 et 11 mai, au milieu du pont de l’Ascension.

Courrier picard 23 avril 2024