En créant l’Office national des forêts (ONF) en 1965-1966, le gouvernement de Georges Pompidou entend relancer une dynamique et offrir aux forêts publiques des moyens renforcés. Le ministre de l'Agriculture, Edgard Pisani, fait un choix fort en proposant de confier la gestion des forêts publiques à un nouvel établissement public - l'Office national des forêts - doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière.
L’affectation à l’ONF du produit des forêts domaniales – et notamment les recettes liées aux ventes de bois - doit permettre à la nouvelle structure de gérer d’une manière dynamique le domaine de l’État grâce à un important réinvestissement. La réforme s'accompagne d'une réorganisation de l’Administration des Eaux et Forêts qui se scinde en deux : la gestion des forêts publiques est confiée à l’ONF ; la gestion des eaux est rattachée au ministère de l’Agriculture.
Avec la création de l'ONF, la mission de surveillance du garde forestier s'enrichit du rôle de gestion et de protection.
Art. L. 1er. - La mise en valeur et la protection des forêts sont reconnues d'intérêt général. La politique forestière prend en compte les fonctions économique, environnementale et sociale des forêts et participe à l'aménagement du territoire, en vue d'un développement durable. Elle a pour objet d'assurer la gestion durable des forêts et de leurs ressources naturelles, de développer la qualification des emplois en vue de leur pérennisation, de renforcer la compétitivité de la filière de production forestière, de récolte et de valorisation du bois et des autres produits forestiers et de satisfaire les demandes sociales relatives à la forêt.
« La gestion durable des forêts garantit leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour l'avenir, les fonctions économique, écologique et sociale pertinentes, aux niveaux local, national et international, sans causer de préjudices à d'autres écosystèmes.
« Le développement durable des forêts implique un équilibre sylvo-cynégétique harmonieux permettant la régénération des peuplements forestiers dans des conditions économiques satisfaisantes pour le propriétaire. Cet équilibre est atteint notamment par l'application du plan de chasse défini aux articles L. 425-1 à L. 425-4 du code de l'environnement, complété le cas échéant par le recours aux dispositions des articles L. 427-4 à L. 427-7 dudit code.
C’est un nouveau coup porté au service public forestier. Mercredi 22 janvier,2020 une rencontre a eu lieu entre la direction générale de l’Office national des forêts (ONF) et les organisations syndicales représentant les personnels de droit public. (..)
Depuis plusieurs années, le service public forestier se fait progressivement démanteler Des 15.000 salariés que comptait l’office en 1985, il en reste moins de 9.000. La baisse des effectifs s’est couplée à « une crise de sens ». De nombreux gardes forestiers dénoncent une gestion productiviste à court terme qui transforme les forêts publiques en « usines à bois ».(...)