TH2 AXE2 Jalon 1 L’enjeu de la langue PHGGSP
HGGSP THÈME 2 : ANALYSER LES DYNAMIQUES DES PUISSANCES INTERNATIONALES

Axe 2 : Formes indirectes de la puissance : une approche géopolitique

Jalon 1 : L’enjeu de la langue : anglais et français dans les relations internationales, francophonie, instituts Confucius…
L'université en anglais : soft power ou menace pour le français ?
Cinq ans après la loi Fioraso qui a introduit les cours en anglais à l'université française, la tendance aux formations tout en anglais a augmenté de moitié. Aujourd'hui, dans le but d'accueillir le plus d'étudiants étrangers, 7% des masters se font en anglais et cela ne fait presque plus débat.
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La domination linguistique

Sur le plan des relations internationales et de la géopolitique l’anglais reste dominant. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’anglais n’a cessé de progresser. Il a obtenu d’être reconnu comme langue officielle de travail à l’Organisation des Nations unies (ONU), au Conseil de l’Europe, à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).L’Union européenne garde quant à elle le bilinguisme – malgré la sortie de la Grande Bretagne.

Enfin, le poids de la langue anglaise est intiment lié à l’expansion de la production culturelle et de divertissement. L’influence douce exercée par les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, ne vient pas uniquement d’Hollywood, mais aussi de la construction même de la langue qui offre une grande plasticité, ainsi que par la capacité d’innovation et la création de nouveaux concepts de ses locuteurs. Par conséquent, de nombreux mots anglais intègrent les autres langues par l’usage et par commodité. Au-delà des anglicismes reconnus par l’Académie Française, nous utilisons de nombreux mots emprunts de l’anglais dans notre vie quotidienne.

L’extension de la conquête linguistique par le numérique

Ce mouvement semble s’accélérer avec la numérisation et l’usage des réseaux sociaux. En effet, le digital est un fort pourvoyeur de la culture et de la langue. Une forme de standardisation s’installe au travers du vocabulaire utilisé et des conditions d’utilisation qui imposent d’une part une éthique et d’autre part une sémantique propres aux plateformes.

Valéria Faure Muntian ( auditrice de la MSIE38 de l’EGE) 6/01/2022 C Arbulot
Ecole de la pensée sur la guerre économique

Les chercheurs non anglophones fortement désavantagés dans les publications scientifiques

Une étude américano-australienne met en évidence les handicaps que doivent surmonter les scientifiques dont la langue maternelle n’est pas l’anglais. Un coût élevé pour leurs carrières, mais aussi pour l’innovation.


L’anglais domine les échanges internationaux et a fortiori la communication scientifique. Si bien que conduire des activités de recherche – lire et écrire un article, assister à des conférences ou encore présenter ses travaux – peut devenir difficile pour les chercheurs n’ayant pas l’anglais pour langue maternelle.[...]

Pour évaluer ces désavantages, les auteurs de l’étude ont mené une enquête auprès de 908 chercheurs en sciences de l’environnement de huit nationalités (Bangladais, Boliviens, Népalais, Nigériens, Ukrainiens, Espagnols, Japonais et Britanniques), choisies pour leurs disparités économiques et de niveaux de compétence en anglais. « Nous avons retenu ces deux critères pour distinguer les effets des barrières linguistiques des effets économiques », précisent les auteurs.

Un secteur de plus en plus compétitif

Les participants devaient quantifier l’effort nécessaire pour mener à bien leurs différentes activités scientifiques quotidiennes. En moyenne, un chercheur ayant une autre langue maternelle que l’anglais passe ainsi 46,6 % de temps supplémentaire à lire un article si son niveau d’anglais est moyen, et 90,8 % si son niveau est faible. La rédaction prend aussi plus de temps. « On voit bien qu’on perd énormément de temps quand on ne naît pas anglophone », signale Vincent Larivière, professeur en sciences de l’information à l’université de Montréal.

Surtout, les chercheurs non anglophones ont 2,6 fois plus de risques de voir leur article rejeté par des revues scientifiques pour des raisons liées à la langue. Un lourd désavantage dans ce secteur de plus en plus compétitif : « On est dans un contexte de course à la publication, explique Chérifa Boukacem-Zeghmouri. Donc ces inégalités peuvent avoir des conséquences importantes sur une carrière. »
EXTRAITS Par Lison Segue Publié le 16 août 2023 , le Monde
Elizabeth II : la puissance de la langue anglaise - Le Dessous des cartes - L’Essentiel | ARTE
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Olivier Milhaud ,24 janvier 2005 ,Compte-rendu de lecture Géopolitique de l'anglais (Hérodote, n° 115) « Géopolitique de l'anglais », Hérodote, n° 115, 4° trimestre 2004.

L'article d'Annie Montaut sur « l'anglais en Inde et la place de l'élite dans le projet national » est l'un des plus denses et des plus passionnants de ce numéro d'Hérodote. Comme le résume l'auteur, la place de l'anglais en Inde est ambivalente : « Chance d'une voix donnée à l'Inde, en compensation de siècles de domination, pour entrer de plain-pied dans le dialogue des cultures du monde d'aujourd'hui, ou au contraire déni paradoxal de cette chance, dérobée
par l'altérité de la langue ? » (p. 64). Forte de 18 langues majeures, des centaines de dialectes, et d'un plurilinguisme généralisé, l'extrême diversité linguistique de l'Inde n'empêche pas que la quasi-totalité des universités et grandes écoles aient choisi l'anglais comme langue d'enseignement. On découvre en fait que depuis la colonisation les élites indiennes assurent leur pouvoir grâce à une maîtrise de l'anglais. Aujourd'hui persiste encore « ce 'schisme' entre élite et masse... [quoique] d'une manière différente car déplacé vers la dialectique nation/local » (p. 71). Alors que l'hindi officiel, truffé de néologismes, reste obscur aux masses et devient même « le nouveau symbole de l'oppression et du pouvoir d'Etat » (p. 75), l'anglais reste la langue qui fournit les meilleurs emplois. N'étant lié à aucune communauté régionale ou religieuse, l'anglais incarne aux yeux de certains « la langue où l'idée de la nation indienne peut le mieux s'exprimer » (p. 76), alors même qu'elle reste une langue étrangère, inaccessible au plus grand nombre.[...]L'article de Delphine Papin, notre vice-présidente aux cafés-géo, sur « L'anglais et les minorités au Royaume-Uni » s'intéresse à un paradoxe surprenant : alors que l'anglais triomphe de par le monde, il peine à s'imposer sur tout le territoire britannique. Les minorités du Royaume-Uni bénéficient en effet de traductions des documents officiels, disposent d'interprètes dans les administrations, et la différence est institutionnalisée jusque dans les recensements qui demandent l'origine ethnique ou l'appartenance religieuse. Mais le multiculturalisme britannique connaît des faiblesses et le gouvernement essaie maintenant de corriger les excès auxquels une célébration de la différence pouvait mener. Le futur d'une Grande-Bretagne multi-ethnique rejoint à plus d'un titre les crispations françaises en matière d'intégration.

LES PARADOXES D'UNE DOMINATION. L'anglais, universel peut-être, mais fragile
La langue d’Hollywood s’est imposé dans le monde entier, mais perd du terrain en tant que langue maternelle. Sur Internet, sa suprématie sera de plus en plus re...
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