Axe 2 : Formes indirectes de la puissance : une approche géopolitique
La domination linguistique
Sur le plan des relations internationales et de la géopolitique l’anglais reste dominant. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’anglais n’a cessé de progresser. Il a obtenu d’être reconnu comme langue officielle de travail à l’Organisation des Nations unies (ONU), au Conseil de l’Europe, à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).L’Union européenne garde quant à elle le bilinguisme – malgré la sortie de la Grande Bretagne.
Enfin, le poids de la langue anglaise est intiment lié à l’expansion de la production culturelle et de divertissement. L’influence douce exercée par les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, ne vient pas uniquement d’Hollywood, mais aussi de la construction même de la langue qui offre une grande plasticité, ainsi que par la capacité d’innovation et la création de nouveaux concepts de ses locuteurs. Par conséquent, de nombreux mots anglais intègrent les autres langues par l’usage et par commodité. Au-delà des anglicismes reconnus par l’Académie Française, nous utilisons de nombreux mots emprunts de l’anglais dans notre vie quotidienne.
L’extension de la conquête linguistique par le numérique
Ce mouvement semble s’accélérer avec la numérisation et l’usage des réseaux sociaux. En effet, le digital est un fort pourvoyeur de la culture et de la langue. Une forme de standardisation s’installe au travers du vocabulaire utilisé et des conditions d’utilisation qui imposent d’une part une éthique et d’autre part une sémantique propres aux plateformes.
Pour évaluer ces désavantages, les auteurs de l’étude ont mené une enquête auprès de 908 chercheurs en sciences de l’environnement de huit nationalités (Bangladais, Boliviens, Népalais, Nigériens, Ukrainiens, Espagnols, Japonais et Britanniques), choisies pour leurs disparités économiques et de niveaux de compétence en anglais. « Nous avons retenu ces deux critères pour distinguer les effets des barrières linguistiques des effets économiques », précisent les auteurs.
Les participants devaient quantifier l’effort nécessaire pour mener à bien leurs différentes activités scientifiques quotidiennes. En moyenne, un chercheur ayant une autre langue maternelle que l’anglais passe ainsi 46,6 % de temps supplémentaire à lire un article si son niveau d’anglais est moyen, et 90,8 % si son niveau est faible. La rédaction prend aussi plus de temps. « On voit bien qu’on perd énormément de temps quand on ne naît pas anglophone », signale Vincent Larivière, professeur en sciences de l’information à l’université de Montréal.