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La transition démocratique selon le socialiste Soares


"La révolution portugaise a été exemplaire. Elle représenta une rupture complète avec l'ancien régime fascisant (...). Le peuple a participé à l'action des militaires (...). Le 25 avril, les journaux ont commencé à paraître sans passer par la censure (...). La révolution portugaise a eu lieu de façon pacifique sans interférence extérieure (...). Les négociations ont eu lieu dans un contexte de légitimité révolutionnaire mené par le MFA. Ce n'était certes pas démocratique (...). Pour avoir une légitimité démocratique il fallait faire des élections. Et ce point a donné lieu au premier conflit entre les socialistes et les communistes, car ils disaient que les élections constitueraient un frein à la révolution (...). L'extrême gauche proclamait que c'était le moment de faire l'économie d'une révolution bourgeoise, démocratique, et de passer directement à une révolution socialiste. Nous, les socialistes, nous soutenions l'organisation immédiate d'élections (...). Notre Constitution de 1976 est une matrice de notre révolution. Nous avons rétabli un certain ordre dans le pays qui était dans une situation économique chaotique (...). En résumé, nous sommes devenus un pays démocratique pluraliste."

Mario Soares, "Mémoires d'avril", Matériaux pour l'histoire de notre temps, n° 80, 2005

Le regard d'un historien sur la transition démocratique portugaise

Ce n'est qu'à partir du début des années 1980 que cette démocratie européenne a pu pleinement s'épanouir, avec la fin de la dualité des pouvoirs entre civils et militaires (révision constitutionnelle de 1982 entérinant la disparition du Conseil de la Révolution), l'élection, pour la première fois depuis plus de soixante ans, d'un civil comme Président de la République (Mario Soares en février 1986) et l'entrée dans la Communauté européenne, le 1er janvier 1986. (...)
Le régime devient progressivement parlementaire dans les années 1980, suite à la révision constitutionnelle de 1982. L'Assemblée de la République, chambre unique du Parlement portugais qui compte aujourd’hui 230 députés (contre 250 en 1976), élus pour quatre ans au scrutin proportionnel, se replace au centre du dispositif institutionnel.

Yves Léonard, Histoire du Portugal contemporain, de 1890 à nos jours, Paris, Chandeigne, 2018 (2e éd.).