France & les français de 1939 à 1945 ( 2022)
Thème 1 Histoire
Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945)
L’Affaire Marie-Louise Giraud
Coupable d’avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg entre 1940 et 1942, sous le gouvernement de Vichy, Marie-Louise Giraud est guillotinée au nom de la protection de la famille et de la patrie.
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Rationnement, mode, transport... la vie quotidienne en août 1944 à Paris
Après quatre ans sous le joug nazi, la capitale manque de tout. Le système D règne dans le quotidien des habitants.
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Comment vit-on sous l'Occupation ?
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De sa propre initiative, Vichy impose, dans les deux zones, les « statuts des Juifs » des 3 octobre 1940 et 2 juin 1941 qui interdisent à ceux, dont deux des grands-parents étaient considérés de « race juive », l'exercice de presque toutes les professions (emplois dans la fonction publique, professions libérales et commerciales). Dans la zone dite « libre », il organise l'internement des Juifs étrangers dans des camps insalubres comme ceux de Gurs, Les Milles, Noé, etc. A Paris, les premières arrestations (mai, août et décembre 1941) visent exclusivement les hommes juifs (étrangers et français). Ces rafles sont organisées par les forces de police française et allemande. Les victimes sont internées par milliers aux camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret), Drancy et Compiègne.
Les autorités allemandes obtiennent également de Vichy la création d'un Commissariat général aux questions juives (CGQJ) destiné à organiser la spoliation des Juifs, leur ségrégation et à faciliter, par la suite, leur déportation « vers l'est ». La première déportation de France à destination d'Auschwitz a lieu le 27 mars 1942. A partir du 7 juin 1942, une ordonnance allemande impose à tout Juif de zone occupée le port de l'étoile jaune cousue sur ses vêtements et ce, dès l'âge de six ans révolus. Imposées par l'occupant mais mises en œuvre par l’État français, les rafles des 16 et 17 juillet 1942 - appelées la rafle du Vel' d'Hiv' - marquent un tournant décisif dans l'application de la « Solution finale de la question juive » en France. Ces rafles visent les Juifs étrangers. À Paris et sa banlieue, ce sont 12 884 personnes qui sont arrêtées par la police française. Parmi elles, figurent 4 051 enfants de 2 à 16 ans dont plus de 3 000 nés en France et de nationalité française. Parallèlement, les enfants font l'objet de tractations entre les autorités de Berlin et celles de Vichy. Les familles sont transférées dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret) d'où les parents seront déportés les premiers avec leurs enfants adolescents et nés à l'étranger. Trois mille enfants en bas âge, séparés de force de leurs parents, seront transférés à Drancy deux semaines plus tard dans des conditions lamentables, et mélangés à des adultes pour faire croire qu'il s'agit de déportation de familles et non d'enfants isolés. Six convois les ont emportés entre les 17 et 28 août 1942. Aucun enfant n'est revenu. D'autres rafles massives de centaines de familles juives ont lieu en province, en zone occupée, en juillet et octobre 1942. Par ailleurs, dès les premiers jours d'août 1942, Vichy livrera d'abord les Juifs étrangers et apatrides, alors internés dans les camps de la zone libre et transférés à Drancy, puis ceux arrêtés lors de la grande rafle de la zone sud, le 26 août. Au total ces 10 000 victimes seront les seuls Juifs arrivés à Auschwitz en provenance d'un territoire où il n'y avait pas d'Allemands.
S karlfeld , expositions-enfants-Juifs-deportes-de-France.
La vie est différente en France suivant la zone dans laquelle on vit jusquà la fin de lannée 1942. En zone occupée, la présence allemande modifie lambiance des villes qui se couvrent de panneaux en allemand et de drapeaux nazis,tandis que lhoraire des Français est aligné sur le méridien qui passe à Berlin. Le couvre-feu restreint les sorties du soir et le dernier métro passe à minuit moins le quart. En revanche, lobsession commune à tous les Français, cest la faim et le froid. En effet, le pillage allemand provoque de fortes restrictions et labsence des Français retenus comme prisonniers de guerre en Allemagne désorganise considérablement la production économique. Les cartes de rationnement sont instaurées à partir de lautomne 1940 suivant un système qui fournit de1 200 à 1 800 calories par jour et par personne,selon l’âge, les activités et le lieu de résidence : huit catégories ont été fixées. À Paris,avec ses tickets de rationnement,un adulte peut acheter 275 grammes de pain par jour. Par semaine, il peut acquérir 350 grammes de viande avec os, 100 grammes de matières grasses et 70 grammes de fromage. Par mois, ses tickets lui donnent droit à 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes. Tout ceci à condition que les produits ne manquent pas. Les Français élèvent des lapins et des poules, accommodent les rutabagas et les topinambours comme ils le peuvent, et sont attentifs à ramasser le moindre mégot. Les bas étant devenus introuvables, les femmes se peignent les jambes,poussant le réalisme jusquà dessiner la couture du bas. Par manque dessence réquisitionnée pour les véhicules allemands , les voitures fonctionnent au charbon de bois grâce au gazogène, un appareil simple à fabriquer, avec des matériaux faciles à se procurer, et qui produit un gaz pauvre permettant dalimenter les moteurs. Les semelles de bois ou de liège remplacent le cuir. Tout est soumis au rationnement, le tabac, la laine... Les Français souffrent de la faim, de la malnutrition et tombent plus facilement malades: le nombre de morts dues à la tuberculose double.Les carences alimentaires ou en vitamines que subissent les enfants affectent leur croissance. Les queues sallongent quotidiennement devant les magasins et les épiciers, dont les boutiques sont vides mais les arrière-boutiques souvent pleines, en profitent. Pour sen sortir, les Français pratiquent le marché noir, strictement interdit :dans les rapports de gendarmerie, ce délit figure dans la rubrique « Agissements nuisibles au relèvement du pays ». Les Français qui sy livrent achètent au prix fort, sans ticket de rationnement, les aliments qui manquent le plus comme le beurre, le café, les fruits ou la viande. Mais tous nont pas les moyens nécessaires pour profiter de ce trafic, dautant que les prix ont connu une hausse considérable. Ainsi, le kilo dépinards qui était à 2,50 francs en 1940 sélève à 10 francs lannée suivante dans la ville de Tours. Les allers et retours sont alors fréquents pour trouver du ravitaillement dans les familles qui vivent à la campagne. En effet, si les villes souffrent de la faim, les campagnes, elles, ont accès à une alimentation suffisante et variée. De plus, dun département à lautre, les produits circulent mal. La ration quotidienne moyenne est alors estimée à 1 500 calories, et assurément moins en ville. À titre de comparaison, un rapport de lOCDE daté de 2005 estime la consommation actuelle moyenne en France à 3 654 calories. Pendant la guerre, les Français souffrent également du froid, dautant que les hivers sont rigoureux, surtout en 1940-1941.
Un million huit cent cinquante mille hommes sont prisonniers de guerre au terme de loffensive de mai 1940 et un million cinq cent quatre-vingt mille restent en Allemagne durant toute la guerre. Sils sont gradés, ils sont retenus dans des Oflags(Offizier-Lager) et ne peuvent pas travailler, selon la convention de Genève. Ils occupent leurs journées en lisant, en participant à des conférences quils organisent eux-mêmes, en faisant du sport, de la musique. Ce sont majoritairement des militaires professionnels qui ne pensent qu’à sévader pour reprendre le combat. Les hommes de troupe, en revanche, sont associés administrativement à des Stalags, et travaillent dans des Kommandos très variés : des fermes, des usines, des boulangeries, des mines parfois. Ils représentent 95 % des prisonniers de guerre. (..) Au cours de lannée 1941, ce sont les difficultés de leurs familles qui apparaissent. Comme les prisonniers de guerre restent des soldats, les familles des militaires de carrière touchent les trois quarts de leur solde et les familles des soldats mobilisés reçoivent une allocation militaire. Mais ces sommes restent insuffisantes,malgré quelques améliorations, et les familles se privent pour envoyer à leur prisonnier des colis alimentaires alors quelles nont pas de carte de rationnement supplémentaire. Alors que lidéologie pétainiste glorifie la femme au foyer, 80 % des femmes de prisonniers de guerre travaillent contre 30 % dans la population active. Pierre Laval, en 1942, améliore la vie des familles de prisonniers de guerre puisquune nouvelle indemnisation augmente les revenus de 20 % environ. Les prisonniers sont très présents dans la société française : dans les discours du Maréchal qui les instrumentalise pour faire accepter la Révolution nationale,puis ses échecs et à travers des galas ou des collectes organisés jusque dans les écoles. Ils interviennent enfin, involontairement, dans la politique de la Relève menée par Laval. En effet, à partir de mai 1942, les autorités allemandes exigent de la main-dœuvre pour compenser l’absence des soldats allemands envoyés sur le front de lEst. Le 22 juin 1942, dans un discours resté fameux dans lequel il appelle de ses vœux «la victoire de lAllemagne, parce que sans elle, le bolchevisme demain sinstallerait partout» , Laval annonce aux Français que pour trois ouvriers qualifiés partant travailler librement en Allemagne, un prisonnier de guerre serait libéré. Outre les prisonniers et les déportés, des travailleurs volontaires et des ouvriers réquisitionnés se trouvent déjà en Allemagne. Malgré de nombreuses campagnes publicitaires, la Relève est un échec. (...)
À partir de février 1943, le service du travail obligatoire, le STO, est mis en place, qui concerne les jeunes nés entre 1920 et 1922. Au total, plus de 640 000 travailleurs sont partis entre octobre 1942 et la fin de lannée 1944.


Vous allez devoir expliquer ce que fut le quotidien des français pendant la seconde guerre mondiale .
  • Différencier les français en fonction de leur lieu de résidence , de leur adhésion politique , ou de leur religion
  • Quelles sont les difficultés auxquelles ils doivent faire face ?
  • Comment s'organise la vie des femmes /des familles dont les hommes sont prisonniers