France & les français de 1939 à 1945 ( 2022)
Thème 1 Histoire
Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945)
Alger, « capitale » de la France Libre - Histoire analysée en images et œuvres d’art | https://histoire-image.org/
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  • la bataille de Mers El Kébir le 3 juillet 1940 concerne la puissance navale française qui refuse de se neutraliser à la demande des Britanniques. La marine anglaise attaque donc la flotte française basée dans ce port de la baie d’Oran au matin du 3 juillet 1940. Le bilan côté français est très lourd avec, outre les pertes matérielles, plus de 1 300 morts.
• l’opération Menace sur Dakar du 23 au 25 septembre 1940 est aussi un affrontement naval entre les forces françaises libres et leurs Alliés contre les forces françaises de Vichy dans le but de rallier l’AOF à la France Libre. Elle se solde par un échec pour les Alliés. • la bataille de Bir Hakeim entre mai et juin 1942 durant laquelle s’affrontent, côté français, les troupes de la Première Division française libre et, côté nazi, l’Afrika Korps de Rommel. Après plusieurs jours de violents combats les troupes ennemies se retirent. • la bataille d’El Alamein, lors de la campagne de Tunisie, remportée le 4 novembre 1942 par les troupes françaises libres et leurs alliés britanniques. • le débarquement Allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 baptisé opération Torch engage plus de 100 000 hommes sur plus de 300 navires. Trois groupes débarquent simultanément sur plus de 1 500 kilomètres de côtes en Algérie et au Maroc.
IIe guerre mondiale : le sang des Africains (1ère partie) – Jeune Afrique
Laurent Touchard travaille depuis de nombreuses années sur le terrorisme et l’histoire militaire. Il a collaboré à plusieurs ouvrages et certains de ses travaux sont utilisés par l’université Johns-Hopkins, aux États-Unis. Dans cette série en trois volets, il revient sur la participation des Africains aux combats de la seconde guerre mondiale. Première partie, de 1935 à 1940 : les campagnes d’Éthiopie, d’Espagne, de Libye et de France. – Jeune Afrique
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Parmi les coloniaux à rejoindre la France Libre, se trouvent des Néo-Calédoniens qui s’engagent dans diverses armes. Beaucoup rejoignent les rangs de l’armée de terre et composent, avec des Tahitiens et des Néo-Hébridais, le Bataillon du Pacifique qui fut mis sur pied par Félix Broche, commandant supérieur des troupes du Pacifique depuis le 25 octobre 1940. Les engagements se multiplient parmi les citoyens et les sujets français de la colonie. Les chefferies de la Grande Terre et des îles sont appelées par le gouverneur Sautot à rejoindre le mouvement de résistance. C’est le grand chef de Nece, à Maré, Henri Naisseline, qui y répond le premier, le 16 octobre 1940 en lançant à la radio l’appel suivant : D’un regard clair et avec fierté, les indigènes de la Nouvelle-Calédonie libre doivent accourir aux côtés du général de Gaulle pour défendre l’honneur du drapeau tricolore qui représente l’esprit de la liberté et de la justice.
Rapidement d’autres chefferies suivent et le recrutement des volontaires est un succès. Les volontaires kanak sont de plus en plus nombreux entre novembre 1940 et mai 1941. 1 100 engagements volontaires ont été recensés. Quelques dizaines de ces engagés quittent la Nouvelle-Calédonie, le lundi 5 mai 1941, avec le premier contingent du Bataillon du Pacifique qui se compose alors de 600 volontaires dont plus de 280 Néo?Calédoniens. Après un mois d’entraînement en Australie, les volontaires gagnent ensuite le Proche-Orient puis le Nord de l’Afrique où ils sont incorporés à la Première Division française libre sous le commandement de Pierre Koenig. Les volontaires du Bataillon reçoivent leur baptême du feu le 2 janvier 1942 près du Caire. Puis se succèdent les combats dont quelques-uns sont indiqués sur le timbre-poste édité en 1971 pour commémorer les 30 ans du départ du premier contingent du Bataillon du Pacifique : Bir Hakeim (mai-juin 1942), bataille contre les troupes de l’Afrika Korps du général allemand Rommel au cours de laquelle de nombreuses victimes sont dénombrées dont le commandant du Bataillon du Pacifique, Félix Broche, qui est tué le 9 juin 1942 ; Garigliano, en Italie, en mai 1944 ; Hyères lors du débarquement de Provence d’août 1944. Le 3 mars 1943, un second contingent du Bataillon du Pacifique de près de 170 Néo-Calédoniens quitte Nouméa pour se rendre en Tunisie. Des Néo-Calédoniens ont rejoint d’autres armes. Certains s’engagent dans les FNFL (forces navales françaises libres) dès décembre 1940. La flotte FNFL du Pacifique comprend trois unités : le contre?torpilleur Le Triomphant, l’aviso Le Chevreuil et le croiseur auxiliaire Le Cap-des-Palmes Les FNFL participent à des actions d’escorte de convois et de défense dans la zone Pacifique comme Le Chevreuil qui a effectué le ralliement à la France Libre de Wallis le 27 mai 1942. D’autres s’engagent dans les commandos parachutistes du SAS (Special Air Service) en 1943 afin de participer aux opérations liées au débarquement de Normandie en juin 1944. Enfin quelques Néo-Calédoniens se trouvant en métropole lors de la mobilisation de 1939 y sont restés après l’armistice de juin 1940 puis sont entrés en résistance dans les FFI (forces françaises de l’Intérieur)
Une photographie prise à Brazzaville en octobre 1940 réunit les deux premiers gouverneurs de territoires coloniaux français à avoir rallié le général de Gaulle : Henri Sautot, à droite, commissaire-résident français des Nouvelles-Hébrides qui rejoint le général le 20 juillet 1940 puis entraîne la Nouvelle-Calédonie dans la France Libre le 19 septembre 1940 avant d’en devenir le gouverneur, et Félix Éboué, gouverneur du Tchad qui fait entrer ce territoire colonial en résistance le 26 août 1940. En octobre 1940, alors que plusieurs colonies, en particulier en Afrique, n’ont pas rejoint la résistance, le général de Gaulle décide de créer le Conseil de défense de l’Empire, sorte de gouvernement de la France Libre, qui doit mener la guerre afin de libérer le territoire national. Dans le Manifeste de Brazzaville prononcé le 27 octobre 1940, de Gaulle énonce la politique de la France Libre après avoir rappelé la faiblesse du maréchal Pétain face à l’Allemagne nazie : […] il n'existe plus de Gouvernement proprement français. En effet, l'organisme sis à Vichy et qui prétend porter ce nom est inconstitutionnel et soumis à l'envahisseur. Dans son état de servitude, cet organisme ne peut être et n'est, en effet, qu'un instrument utilisé par les ennemis de la France contre l'honneur et l'intérêt du pays. […] Il faut donc qu'un pouvoir nouveau assume la charge de diriger l'effort français dans la guerre. Les événements m'imposent ce devoir sacré, je n'y faillirai pas. Pour m'assister dans ma tâche, je constitue, à la date d'aujourd'hui, un Conseil de Défense de l'Empire.
À Brazzaville est ainsi créé le Conseil de Défense de l’Empire, organisme composé de personnalités françaises qui exercent pour certaines des responsabilités sur les territoires coloniaux comme Sautot et Éboué. Le premier a été nommé gouverneur de la Nouvelle-Calédonie le 19 septembre 1940 en remplacement du Lieutenant-Colonel Denis, après avoir organisé le ralliement des Nouvelles-Hébrides à la France Libre. Le second, né en 1884 à Cayenne (Guyane française), est gouverneur du Tchad (colonie française dans le cadre de l’AEF, Afrique Équatoriale française) depuis 1938. Il est nommé, quelques temps après Brazzaville, gouverneur général de l’AEF. Les autres membres du Conseil de Défense de l’Empire sont le général Catroux, gouverneur général de l’Indochine avant d’être relevé de ses fonctions par Vichy en juillet 1940 et de rejoindre les rangs de la France Libre, le vice-amiral Muselier créateur et organisateur des FNFL (forces navales françaises libres), le général de Larminat qui aide au ralliement du Moyen-Congo puis est nommé haut-commissaire des territoires africains de la France Libre, le médecin général Sicé, qui fut parmi les premiers ralliés à de Gaulle au lendemain du 18 juin puis est nommé Haut?Commissaire de l'Afrique française libre, le professeur de droit René Cassin qui a rejoint très rapidement les rangs de la France Libre et est nommé secrétaire permanent du Conseil de défense de l'Empire jusqu'en 1941, le Révérend Père d’Argenlieu, qui est l’un des premiers compagnons de De Gaulle avant d’être nommé haut-commissaire pour le Pacifique et le colonel Leclerc qui organise le ralliement du Cameroun le 27 août 1940.
L'appel du 18-Juin - La Grande Explication
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les ralliements des colonies françaises à la France Libre en 1940
En 1940, après l’appel à la résistance du général de Gaulle et la signature de l’armistice avec l’Allemagne nazie par le maréchal Pétain, les colonies françaises sont appelées à faire un choix. Ce sont les Nouvelles-Hébrides, condominium franco-britannique du Pacifique, qui rallient de Gaulle en premier, le 20 juillet 1940, suivis par le Tchad du gouverneur Éboué, le 26 août. Les autres colonies d’Afrique Équatoriale française choisissent la résistance tandis que l’AOF (Afrique Occidentale française), l’Indochine, les colonies de l’Océan Indien, Wallis-et-Futuna, les colonies de l’Atlantique restent encore fidèles à Vichy en cette année 1940. Les ralliements à la France Libre s’expliquent généralement par la forte personnalité des gouverneurs qui dirigent ces colonies comme Henri Sautot aux Nouvelles-Hébrides ou Félix Éboué au Tchad. Le ralliement à la France Libre est officiellement annoncé par les gouverneurs à la population.
D’autres ralliements à la France Libre après 1940 : - Juin-juillet 1941 : les territoires du Levant (Liban et Syrie) - 24 décembre 1941 : Saint-Pierre-et-Miquelon - 27 mai 1942 : Wallis-et-Futuna - 28 novembre 1942 : La Réunion - 14 décembre 1942 : Madagascar - 28 décembre 1942 : la Côte française des Somalis (Djibouti) - 16 mars 1943 : la Guyane - 3 juillet 1943 : les Antilles
:les appels du général de Gaulle et du maréchal Pétain aux coloniaux en 1940
Désormais deux hommes prétendent représenter la France. D’un côté, le maréchal Pétain, héros de Verdun, qui, devenu président du Conseil le 17 juin 1940, annonce ce même jour aux Français : « C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut tenter de cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'Honneur les moyens de mettre un terme aux hostilités. » Il signe ensuite l’armistice avec l’Allemagne nazie.
De l’autre côté, le général de Gaulle, officier français qui fut pendant quelques jours sous-secrétaire d’État à la guerre et à la défense nationale dans le gouvernement Reynaud avant le remplacement de celui-ci par Pétain, refuse la capitulation de la France et invite les Français à la résistance dans son appel du 18 juin : « Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. » Ces deux hommes insistent sur le rôle que doit tenir l’empire colonial. Déjà dans son appel du 18 juin, le général de Gaulle s’adresse aux coloniaux : « Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. » Il réitère son appel aux colonies dans son discours du 22 juin 1940, radiodiffusé par la BBC de Londres, afin d’influencer les chefs de ces territoires à entrer en résistance tandis qu’ils hésitent encore, ne sachant quel camp choisir. De Gaulle rappelle ainsi, dès le début de son discours, que la signature de l’armistice impose à la France vaincue des conditions strictes parmi lesquelles la séparation du pays en deux zones dont l’une occupée par les nazis, l’entretien de l’armée allemande par la France, le maintien en captivité des prisonniers de guerre jusqu’à la signature d’un accord de paix, la réduction des effectifs de l’armée française. De Gaulle lance donc un appel pour que le combat continue avec toutes les forces présentes dans les territoires coloniaux : les chefs et les soldats, les marins, les aviateurs des forces françaises de terre, de mer, de l'air, les ingénieurs, les ouvriers…. Rapidement des habitants de l’empire colonial entrent en résistance et rejoignent de Gaulle, plusieurs colonies se rallient officiellement à la France Libre. Cette situation incite le maréchal Pétain à s’adresser à son tour à l’empire colonial le 6 septembre 1940. Dans un message radiodiffusé par Paris Mondial, radio créée en 1931 sous le nom de Poste colonial afin de diffuser la culture française et les nouvelles de la métropole dans l’Empire, il invite tous les habitants des colonies (gouverneurs, colons, citoyens, sujets et protégés français) à soutenir le gouvernement de Vichy qu’il préside contre les actions de résistance menées par de Gaulle.

Le rôle déterminant des combattants africains

En effet, l'armée française, éclatée après la débâcle de 1940, se reconstitue sur le continent africain dans les mois qui suivent le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) de novembre 1942. Les Forces françaises libres (FFL), qui comptent dans leur rang un fort pourcentage de ressortissants des colonies, essentiellement d'Afrique noire, fusionnent avec l'armée d'Afrique (en Algérie, en Tunisie et au Maroc) restée jusque-là fidèle à Vichy. S'y ajoutent des évadés de France.

Dirigée par le général de Lattre de Tassigny sous le nom d'armée B (avant de devenir la 1re armée), elle est composée de cinq divisions d'infanterie et de deux divisions blindées, équipées par les Américains à partir de printemps 1943. C'est « une armée profondément originale comme la France n'en a jamais connu, une armée qui compte moitié d'Européens et moitié de musulmans et de coloniaux », a ainsi écrit Philippe Masson dans son Histoire de l'armée française de 1914 à nos jours.Fin 1944, elle compte près de 600 000 hommes, dont les deux tiers sont venus d'Afrique du Nord. On y compte quelque 176 000 « Européens » et 233 000 « musulmans », selon la terminologie utilisée à l'époque.

Après que certaines de ses unités se sont illustrées pendant la campagne d'Italie, l'armée B a joué un rôle essentiel lors du débarquement en Provence. Alors que seuls quelque 77 hommes du commando Kieffer ont été engagés aux côtés des troupes américaines, britanniques et canadiennes lors du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, elle est la première à participer, sous les couleurs françaises, à une opération d'envergure menée par les Alliés.

Le 15 août, peu après minuit, les premiers soldats français des commandos d'Afrique escaladent la falaise du cap Nègre, tandis que le groupe naval d'assaut français est décimé à la pointe de l'Esquillon (ouest de Cannes), minée. Le lendemain, l'armée B débarque à Cavalaire. « Sur les navires, éclate la Marseillaise la plus poignante qu'on ait jamais entendue », écrira de Lattre.

Le Point 14/08/2019

La lutte contre les nazis n'a pas eu lieu uniquement depuis Londres , les colonies ont pris une part importante de la lutte .
  • Comment la résistance s'organise depuis Londres ?
  • Comment à l'extérieur des frontières les français poursuivent la lutte ?
  • Quel rôle vont jouer les colonies ?
  • Acteurs importants