Avocat, député socialiste pendant la Première Guerre mondiale, Pierre Laval passe ensuite à la droite parlementaire. Il est plusieurs fois ministre et président du Conseil pendant les années 20 et les années 30. Il est écarté du pouvoir en janvier 1936 et garde dès cette date une vive hostilité à l'égard de la IIIème République.
La défaite de 1940 fournit à Laval l'occasion de revenir au pouvoir. Il est vice-président du Conseil de juillet à décembre 1940 : il mène une politique de collaboration active avec l'Allemagne nazie. Révoqué et arrêté à cette date, Pierre Laval est libéré à la demande de l'Allemagne et reprend la tête du gouvernement en Avril 1942. Souhaitant la victoire de l'Allemagne, il créé en 1942 le Service du Travail Obligatoire (STO) et la Milice en 1943.
Arrêté par les Américains en 1945, il est jugé par un tribunal français, condamné à mort pour haute trahison et fusillé en octobre 1945 après avoir tenté de se suicider.
Né le 7 mars 1894 à Guérigny (Nièvre), reçu à l’École normale supérieure en 1914, il est aussitôt mobilisé comme soldat et combat brillamment. Il entre à l’ENS en 1919 et est agrégé de philosophie.
Il adhère en 1920 à la SFIO, député de la Marne (1926-1928), puis de Paris en 1932, il est pour la participation au gouvernement, et exclu de la SFIO en 1933. Il fonde alors le Parti socialiste de France, puis en 1935 l’Union socialiste et républicaine qui participe à la majorité du Front populaire.
Député d’Angoulême, il déclenche une campagne pacifiste, publiant dans L’Oeuvre un article contre la guerre : “Mourir pour Dantzig ?” (4 mai 1939). Le 10 juillet 1940 il vote les pleins pouvoirs à Pétain. Dirigeant L’Oeuvre jusqu’en 1944, il fonde en 1941 le Rassemblement national populaire collaborationniste, et milite pour le retour de Laval.
En mars 44, il est ministre du Travail et de la Solidarité nationale. Réfugié en Allemagne, il est reçu par Hitler et crée la Commission gouvernementale française de Sigmaringen, transformée en 1945 en Comité français de libération.
Condamné à mort par contumace le 19 juin 1945, il se réfugie en Italie, où il meurt le 5 janvier 1955.