L’URSS se trouve confrontée, depuis le début des années 1980, à de graves problèmes : l’enlisement dans la guerre d’Afghanistan, la persistance de l’agitation en Pologne et la reprise de la course aux armements, qui ruine un pays déjà affaibli. La succession rapide de trois dirigeants soviétiques qui meurent de vieillesse apparaît comme un signe annonciateur de l’épuisement du système.
Mikhaïl Gorbatchev, âgé de cinquante-quatre ans lorsqu’il arrive au pouvoir en 1985, décide de lancer un vaste mouvement de détente, tant intérieur qu’extérieur, connu sous les noms de glasnost (la transparence) et de perestroïka (la reconstruction). Cette politique aboutit, dans un premier temps, à la reprise du processus du désarmement,puis au retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan, mais provoque une effervescence accrue des revendications dans les pays du bloc socialiste.
Le mouvement d’émancipation débute en Pologne, dont les dirigeants, sous la pression de la population et de Gorbatchev, sont contraints au début de 1989 d’accepter le pluralisme. Il s’étend ensuite à la Hongrie,qui ouvre sa frontière avec l’Autriche, brisant ainsi le « rideau de fer » mis en place depuis plus de quarante ans, avant de gagner la RDA, où des manifestations populaires conduisent à la chute du Mur de Berlin,en novembre, puis à la « révolution de velours » en Tchécoslovaquie ; l’année 1989 s’achève cependant dans le sang, avec la chute du dictateur roumain Nicolae Ceausescu. En un peu plus d’un an, tous les pays d’Europe de l’Est se sont ainsi libérés de la tutelle soviétique sans réaction ou intervention de l’URSS.
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