les causes du krach vues parun observateur français
« La cause profonde et principale de la crise a été sans aucun doute la spéculation qui s’était emparée du pays et s’était répandue dans le monde entier. Dans une poussée sans précédent, les achatsétaient faits par une foule de plus en plus nombreuse de spéculateurs, sans tenir compte des bilans des sociétés, de leurs gains et de leurs perspectives raisonnables pour l’avenir. (…) Tout l’argent du monde affluait à Wall Street où il était utilisé à alimenter une spéculation de plus en plus dangereuse. »
Paul Claudel, ambassadeur de France à Washington, courrier diplomatique adressé à Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères, 6 novembre 1929.
L’effondrement de la Bourse provoque inéluctablement une crise économique. C'est le début d'une période que l'on appellera la Grande Dépression. Tous ceux qui ont acheté leurs actions à crédit ne peuvent plus rembourser les banques qui font faillite, tout comme des dizaines de milliers d’entreprises qui ont investi en Bourse. Les débiteurs ne peuvent plus rembourser, certains actionnaires en viennent à se suicider. Entre 1929 et 1931, le revenu national des États-Unis s’effondre de 87 à 39 milliards de dollars et l’investissement, qui représentait 15% du PNB, tombe à 1,5%.
Cette crise économique de 1929,qui se définit par un retournement de la conjoncture qui interrompt la phase de croissance, s’installe dans la durée et se transforme en une dépression, la croissance ralentit, les profits baissent et le chômage s’installe durablement.
Aux États-Unis, la production industrielle est divisée par 2 entre 1929 et 1933. Le nombre de chômeurs bat des records : de 1,5 en 1929 à 12 millions en 1932, près du quart de la population active et un dixième de la population totale. Le nombre de faillites commerciales et industrielles passe de 22.909 en 1929 à 31.822 en 1932. Toutes les couches sociales sont touchées par la crise. Les capitalistes bien sûr, mais aussi les agriculteurs ruinés qui doivent céder leurs terres pour une bouchée de pain. La natalité chute fortement tant l’avenir semble incertain. Des millions de personnes vivent dans la misère, n’ont plus de toit ni de quoi manger. En témoigne le chef d’œuvre Les Temps modernes, de Charlie Chaplin.
GEO , Charlotte Chaulin , 19/06/1921
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