Crise de 1929 et ses conséquences

Thème 1 : Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945)

Thème 1 : Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945)

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La crise de 1929 touche de plein fouet les États latino-américains dont les économies sont alors essentiellement organisées autour de l’exportation de matières premières vers les pays industrialisés. L’effondrement des cours mondiaux des produits agricoleset miniers provoque une baisse des revenus des exportations et un déficit budgétaire des États qui ne peuvent plus prélever autant d’impôts sur les activités commerciales. Les États réagissent dans un premier temps en réduisant les dépenses publiques pour équilibrer leur budget. Mais la baisse des activités liées au commerce extérieur, conjuguée à la diminution des dépenses publiques (qui représentent environ 11% du PIB au Brésil et en Argentine en 1929) entraîne une forte récession et une hausse importante du chômage dans les pays d’Amérique latine. Dans un tel contexte, le mécontentement populaire crée un climat propice à l’instabilité politique. Entre 1930 et 1934, treize coups d’État secouent l’Amérique latine. Il faut cependant nuancer certains clichés attachés à l’histoire politique d’un sous-continent souvent décrit comme le creuset du « populisme » et réduit à l’image des dictatures militaires. En Amérique latine, la Grande dépression ne se traduit pas toujours par l’apparition de régimes plus autoritaires. Ainsi, dans l’Argentine de 1930, la destitution du président élu, Hipólito Yrigoyen, fait place à une dictature de 16 mois,mais elle est vite remplacée en 1932 par un gouvernement conservateur élu par les Argentins. (...] Le Brésil, souvent présenté comme le modèle d’un tournant

autoritaire lié à la crise économique ne devient véritablement un régime autoritaire qu’à partir de 1937 avec l’établissement de l’Estado Novo, au moment où les effets économiques de la crise de 1929 ne sont plus ressentis dans le pays [...]

Cependant, un point commun existe entreces différents pays confrontés à la crise de 1929 : le renforcement du rôle de l’État. En effet, comme c’est le cas en Europe et aux États-Unis, les gouvernements latino-américains reconnaissent l’utilité d’une intervention accrue de l’État dans les activités économiques. Ainsi, les pays d’Amérique latine des années 1930 participent-ils à un processus plus global marqué par le discrédit du libéralisme économique classique et s’inspirent de façon pragmatique de nouvelles expériences de gouvernement ou de projets économiques alternatifs tels que le New Deal aux États-Unis, le corporatisme de l’Italie fasciste ou les plans quinquennaux de l’Union Soviétique.

EHNE Marianne GONZÁLEZ ALEMÁN
 
Des Etats débiteurs subissant de plein fouet la Grande Dépression et en proie à l’instabilité politique

Lorsque la crise survint, […] leurs budgets se trouvèrent écrasés par l’énorme charge que représentaient l’intérêt et l’amortissement de la dette publique, alors que les revenus spécialement tirés des douanes diminuaient rapidement. De
nombreux ouvriers, engagés pour l’exécution des travaux projetés, durent être renvoyés. Il en fut de même pour ceux qui se trouvaient occupés à la production des articles formant la base même du commerce d’exportation, d’où dépression, chute
des salaires et chômage.
Tous les événements malheureux relatés plus haut entraînèrent un mécontentement économique et politique général. Ils préparèrent le terrain à la propagande communiste. Les pays de l’Amérique latine passèrent par une période extrêmement
difficile. Les revenus tombèrent à un niveau très bas […]. Au cours de ces deux dernières années, des révolutions éclatèrent dans neuf pays d’Amérique latine. Certains gouvernements y semblent d’ailleurs encore peu stables. «

L’Amérique latine et la dépression économique mondiale », Le Temps économique, 25 août 1931.
D’après le rapport déposé devant le National Foreign Trade Council à New-York sur les répercussions de la dépression économique mondiale en Amérique latine par M. Kemmerer professeur à l’université de Princeton.


 
 
Anonyme , 1932