Thème 3:Gouvernance mondiale dans un monde multipolaire
Terminale HISTOIRE tronc commun
Les attaques délibérées et meurtrières qui ont été menées hier contre notre pays étaient plus que des actes de terreur. Ils étaient des actes de guerre. Cela nécessitera de notre pays qu'il s'unisse dans une détermination inébranlable et de la décision. La liberté et la démocratie sont attaquées.

Déclaration de George W. Bush, président des États-Unis, le 12 septembre 2001, au lendemain des attentats du World Trade Center et du Pentagone.
 

La Première Guerre du Golfe et le « nouvel ordre mondial »

Le 2 août 1990, l'invasion et l'annexion du Koweït conduisent le gouvernement américain à intervenir à la fois pour réagir devant une agression caractérisée et pour empêcher Saddam Hussein de contrôler les prix du pétrole. De plus, les États-Unis redoutent que l'Irak ne soit sur le point de posséder l'arme nucléaire.

En avril 1990, le conseiller du président Bush pour les affaires de sécurité, Brent Scowcroft, lance l'idée d'un nouvel ordre mondial au lendemain de l'invasion irakienne du Koweït. Au nom de cet ordre, l'Amérique ne pouvait laisser sans réponse l'agression irakienne (…).

Les États-Unis étaient la seule puissance mondiale capable de projeter à l'autre bout du monde une force militaire supérieure à celle de la puissance moyenne que constituait l'Irak. Toutefois, ce monopole de la superpuissance américaine s'est révélé avoir des limites. En effet, l'intervention américaine a été soumise à une double contrainte : l'obligation morale d'un large soutien international et la possibilité de trouver la plus grande partie du financement chez ses alliés arabes.

Yves-Henri Nouilhat, Les États-Unis le monde au XXème siècle, Armand Colin, 1997

 
11/09/2001 : 20 ans de guerre(s) contre le terrorisme - Le dessous des cartes | ARTE
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« Nous sommes tous Américains »
« Dans ce moment tragique où les mots paraissent si pauvres pour dire le choc que l'on ressent, la première chose qui vient à l'esprit est celle-ci : nous sommes tous Américains ! Nous sommes tous New-Yorkais, aussi sûrement que John Kennedy se déclarait, en 1963 à Berlin, Berlinois. Comment ne pas se sentir en effet, comme dans les moments les plus graves de notre histoire, profondément solidaires de ce peuple et de ce pays, les États-Unis, dont nous sommes si proches et à qui nous devons la liberté, et donc notre solidarité.
Comment ne pas être en même temps aussitôt assaillis par ce constat : le siècle nouveau est avancé. La journée du 11 septembre 2001 marque l'entrée dans une nouvelle ère, qui nous paraît bien loin des promesses et des espoirs d'une autre journée historique, celle du 9 novembre 1989 […].
La réalité est plus sûrement celle, en effet, d'un monde sans contrepoids, physiquement déstabilisé donc dangereux, faute d'équilibre multipolaire. Et l'Amérique, dans la solitude de sa puissance, de son hyper-puissance, en l'absence désormais de tout contre-modèle soviétique, a cessé d'attirer les peuples à elle ; ou plus précisément, en certains points du globe, elle ne semble plus attirer que la haine. Dans le monde régulé de la guerre froide où les terrorismes étaient peu ou prou aidés par Moscou, une forme de contrôle était toujours possible ; et le dialogue entre Moscou et Washington ne s'interrompait jamais. Dans le monde monopolistique d'aujourd'hui c'est une nouvelle barbarie, apparemment sans contrôle, qui paraît vouloir s'ériger en contre-pouvoir. »
« Nous sommes tous Américains », éditorial de Jean-Marie Colombani, Le Monde, 13 septembre 2001.

Les visages de la puissance américaine

Si les Etats-Unis veulent rester forts, il leur faut aussi prêter attention à leur « puissance douce » (Soft Power). Qu’entends-je par-là exactement ? La puissance militaire et la puissance économique sont deux exemples de « puissance dure » (Hard Power) dont il est possible d'user pour amener les autres acteurs à modifier leur position : leur exercice repose alors soit sur l’incitation (carotte) soit sur la menace (bâton). Mais il existe aussi une manière indirecte d’exercer sa puissance : un pays peut obtenir les résultats souhaités sur la scène mondiale simplement parce que les autres pays veulent le suivre, qu'ils admirent ses valeurs, suivent son exemple, aspirent à son niveau de prospérité et d'ouverture (…). C'est cet aspect de la puissance - obtenir des autres qu'ils veuillent faire ce qu'on veut qu'ils fassent - que j'appelle puissance douce ; il s'agit de convaincre plutôt que de contraindre (…).

La puissance, au XXIème siècle, reposera sur un mélange de ressources dures et douces. Aucun pays n’est mieux doté que les Etats-Unis dans les 3 dimensions évoquées : puissance militaire, économique et douce

Joseph Nye, The Paradox of American Power, 2002, in Pierre Hassner et Justin Vaïsse, Washington et le monde. Dilemmes d'une superpuissance, Autrement, 2003
Anne-Clémentine Larroque-Existe-t-il plusieurs islamismes ? Les Experts du Dessous des cartes | ARTE
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L’Appel au djihad pour la libération des lieux saints musulmans du Front islamique mondial, pour le djihad contre les juifs et les croisés (février 1998) : Tous ces crimes et exactions commis par les Américains représentent une déclaration de guerre contre Dieu, son prophète et les musulmans. […] En conséquence, et en accord avec les commandements d’Allah, nous publions la fatwa suivante à destination de tous les musulmans : « Tuer les Américains et leurs alliés civils et militaires est un devoir individuel pour chaque musulman qui peut le faire partout où il lui est possible de le faire jusqu’à la libération de la mosquée Al-Aqsa et de la mosquée Al-Haram. »

Oussama Ben Laden, Ayman Al-Zawahiri (djihad islamique égyptien), Ahmed Taha (Gamaa al-Islamiya, Égypte) Moulana Mir Hamza ( Jamaat Ulama, Pakistan) Abdel Salam Mohamed (Harakat ul Jihad al islmi, Bangladesh)

Vous expliquerez comment cet attentat remet en cause le nouvel ordre mondial , ainsi que les répercussions de cet attentat à l'échelle des États-Unis et du monde