Thème 3:Gouvernance mondiale dans un monde multipolaire
Terminale HISTOIRE tronc commun
Irak : quelle souveraineté ? - Le Dessous des cartes | ARTE
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Les Etats-Unis dans le bourbier irakien
«L’offensive militaire s’est avérée être pour Washington et Londres la partie la plus facile […]. En amont, les négociations diplomatiques relatives au problème irakien […] se sont soldées par le refus du Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser la guerre, provoquant de très fortes tensions entre proches alliés (France et États-Unis). En aval, [...], les forces anglo-américaines auront à faire face à la résistance à l’occupation, au terrorisme, aux difficultés du state-building et de l’exportation de la démocratie par les armes […]. L’invasion de 2003 fait suite à plus d’une décennie de bras de fer entre Bagdad et Washington, de sanctions internationales, d’inspections en désarmement, de double jeu irakien […]. La guerre d’Irak aura eu pour effet de faire de l’Iran [ennemi des États-Unis] une puissance incontournable de la région […]. La guerre d’Irak et ses suites auront été l’accélérateur d’un déclin relatif de la puissance américaine, parallèle à l’avènement d’un monde multipolaire écla, dans lequel les rapports de forces s’équilibrent et se brouillent, le jeu de puissances se fait plus complexe, illisible et incertain. »
Virgile Coujard, « Irak (2003) », dans Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Frédéric Ramel (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, © PUF, 2017.
11/09/2001 : 20 ans de guerre(s) contre le terrorisme - Le dessous des cartes | ARTE
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Le réquisitoire américain contre l'Irak
« Les faits et le comportement de l'Irak montrent que Saddam Hussein et son régime n'ont pas fait le moindre effort pour désarmer conformément aux exigences de la communauté internationale. En réalité, les faits et le comportement de l'Irak montrent que Saddam Hussein et son gouvernement dissimulent leurs activités visant à produire davantage d'armes de destruction massive. […] L'Irak s'est mis en danger de subir les graves conséquences prévues par la résolution 1441 de l'ONU [qui soumet l'Irak à l'inspection de l'ONU]. Et cette institution risque de ne plus avoir de raison d'être si elle laisse l'Irak continuer à défier sa volonté sans réagir efficacement et immédiatement. […]
Saddam Hussein a des armes chimiques. […] Nous n'avons aucune preuve que Saddam Hussein ait à aucun moment abandonné son programme d'armes nucléaires. […] Les milieux officiels irakiens nient les accusations de liens avec Al-Qaïda. Mais ces démentis ne sont absolument pas crédibles. […]
Lorsque nous faisons face à un gouvernement qui nourrit une ambition de domination régionale, qui cache des armes de destruction massive et qui donne un asile et un soutien actif aux terroristes, nous ne faisons pas face au passé, mais au présent. Et si nous n'agissons pas, nous aurons à faire face à un avenir encore plus effrayant. »
Colin Powell, secrétaire d'État américain, discours sur l'Irak au Conseil de sécurité de l'ONU, 5 février 2003.
1er mai 2003 : "Mission accomplished"
Les principales opérations de combat ont cessé en Irak. Lors de la bataille d’Irak, les États-Unis et leurs alliés l’ont emporté. Désormais, notre coalition est engagée dans la sécurisation et la reconstruction du pays.
Désormais, nous avons la capacité de libérer une nation en détruisant un régime dangereux et agressif. Grâce à de nouvelles tactiques et des armes précises, nous pouvons remplir des objectifs militaires sans que les civils n’aient à subir de violence. […] La transition entre la dictature et la démocratie prendra du temps, mais ces eorts ne sont pas vains. Notre coalition restera jusqu’à ce que ce travail soit terminé. Puis nous partirons, laissant derrière nous un Irak libre.
Discours du président George W Bush proclamant la « mission accomplie », 1er mai 2003
Pourquoi la France s'oppose à la guerre
« Il y a deux options : l'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. […] Il y a une autre option offerte par les inspections, qui permet d'avancer de jour en jour dans la voie d'un désarmement efficace et pacifique de l'Irak. Au bout du compte, ce choix-là n'est-il pas le plus sûr et le plus rapide ? […]
L'autorité de notre action repose aussi sur l'unité de la communauté internationale. Une intervention militaire prématurée remettrait en cause cette unité, ce qui lui enlèverait sa légitimité et, dans la durée, son efficacité. Elle pourrait avoir des conséquences incalculables pour la stabilité de cette région meurtrie et fragile. Elle renforcerait le sentiment d'injustice, aggraverait les tensions et risquerait d'ouvrir la voie à d'autres conflits. […]
M. Powell a évoqué des liens supposés entre Al-Qaïda et le régime de Bagdad. […] Rien ne nous permet d'établir de tels liens. En revanche, […] une telle intervention ne risquerait-elle pas d'aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ? »
Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères, discours au Conseil de sécurité de l'ONU, 14 février 2003.
'État islamique (EI), porté d'abord par Al-Zarkaoui puis par Abou Bakr al-Baghdadi, est le fruit d'une scission avec Al-Qaïda en 2006. Alors que cette dernière privilégie une action déterritorialisée transnationale et refuse toute guerre entre musulmans, l'EI préconise une revendication territoriale qui se traduit par la proclamation d'un califat en 2014, tout en désignant les chiites, au pouvoir en Irak, notamment comme des ennemis au même titre que les Occidentaux. […] Son ambition est de créer un nouvel État dans l'espace historique (Syrie et Irak) où se sont déployés les empires musulmans d'abord omeyyade (661-750) puis abbasside (750-945). L'organisation État islamique se réfère tout d'abord à l'imaginaire du califat […]. L'organisation élabore également un proto-État comprenant des ressources financières (accès aux réserves en or de la Banque centrale irakienne à Mossoul), du matériel militaire, d'anciens cadres sunnites de l'armée irakienne, des structures administratives offrant des services auprès des 10 millions d'habitants.
Delphine Allès, Frédéric Ramel et Pierre Grosser, Relations internationales, Armand Colin, 2018.

Vous montrerez en quoi le conflit irakien de 2003 a remis en cause la gouvernance mondiale et pourquoi en dépit d'une victoire militaire ce fut une défaite idéologique et stratégique pour les américains et leurs alliés .