Face à la surexploitation des ressources, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelle l’urgence d’agir pour préserver les moyens d’existence des quelque 600 millions de personnes dans le monde qui dépendent directement de la pêche et de l’aquaculture.
Dans son dernier rapport sur l’état mondial des pêches et de l’aquaculture, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en garde contre une surexploitation alarmante des stocks de poissons, notamment dans les eaux marocaines et sur l’ensemble du littoral ouest-africain, où plus de la moitié des populations marines sont pêchées au-delà de leurs capacités de renouvellement.
Selon l’étude, 35,5 % des stocks mondiaux font l’objet d’une pêche excessive, une tendance préoccupante qui compromet la reproduction des espèces, avec des captures intervenant souvent avant leur maturité biologique. Cette situation est particulièrement critique en Méditerranée et en mer Noire, où la proportion de stocks surexploités atteint près de 65 %.
À l’inverse, certaines régions bénéficiant d’une gouvernance plus stricte présentent des taux de durabilité bien plus élevés. C’est le cas notamment de la côte pacifique de l’Amérique du Nord, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, où entre 85 % et 90 % des ressources halieutiques sont exploitées dans des conditions jugées durables.
Le rapport note une aggravation du phénomène : le taux de surexploitation mondiale augmente d’environ un point chaque année. Un signal inquiétant pour les communautés qui dépendent de la pêche pour leur subsistance, que ce soit par l’alimentation, l’emploi ou le commerce.
Des exemples de redressement sont toutefois cités, notamment celui du thon. La FAO se félicite que 87 % des principaux stocks de thon soient désormais exploités dans le respect des équilibres biologiques, grâce à un encadrement rigoureux. Fait notable, 99 % des volumes de thon échangés sur les marchés internationaux proviennent aujourd’hui de pêcheries soumises à des mécanismes de contrôle efficaces.
« Ces résultats démontrent l’importance d’un suivi attentif et de l’application stricte des règles », a déclaré Manuel Barange, directeur de la division pêche et aquaculture de la FAO. Il appelle à renforcer les capacités des pays les plus exposés à la surexploitation, notamment sur la façade atlantique de l’Afrique, afin de garantir une gestion durable des ressources.
L’agence conclut en rappelant l’urgence d’agir pour préserver les moyens d’existence des quelque 600 millions de personnes dans le monde qui dépendent directement de la pêche et de l’aquaculture. La durabilité des écosystèmes marins constitue, selon la FAO, un enjeu vital pour les générations présentes et futures.APA RABAT Maroc 25/06/2025