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Le printemps de Prague : un nouvel espoir
[Notre programme] était uniquement consacré aux problèmes intérieurs [...]. Mais les Soviétiques avaient pris l'habitude de mettre leur nez même dans ces domaines, et il était évident qu'ils n'étaient pas satisfaits de voir ce programme ainsi conçu sans leur avis ni leur consentement. […]

Le programme proclamait la fin des pratiques dictatoriales, bureaucratiques et sectaires. [...]. Notre nouvelle politique devait se fonder sur la coopération démocratique et la confiance. […] La liberté de réunion [...] serait appliquée. […] Le programme annonçait le retour à la liberté de la presse […]. La liberté de mouvement serait garantie, y compris […] le droit du citoyen de voyager à l'étranger. […] Des dispositions légales spéciales seraient mises au point pour réparer toutes les injustices passées, judiciaires aussi bien que politiques. […] Dans le domaine économique, le document réclamait la décentralisation totale et l'indépendance dans la direction des entreprises, ainsi que la légalisation des petites affaires privées [...].

Je n'oublierai jamais la célébration du 1er mai 1968 à Prague. […] Après des années de mises en scène soigneusement réglées, c'était un happening spontané – personne n'encadrait des colonnes marchant au pas et brandissant des slogans fournis par la centrale. Cette fois, les gens venaient d'eux-mêmes, avec leurs bannières portant leurs slogans [...]. L'ambiance était détendue et gaie. Couleurs et fleurs […] abondaient partout où l'on regardait.
Alexandre Dubcek
C'est l'espoir qui meurt en dernier : autobiographie, 1993.