Thème 2 La guerre froide

Au début des années 1980, les pays d'Amérique latine subissent une grave crise économique. Le FMI et la Banque mondiale acceptent de les aider à condition qu'ils changent de politiques économiques pour adopter des mesures libérales qui se sont ensuite diffusées dans le monde sous le nom de consensus de Washington.

« Le terme “consensus de Washington” a été inventé en 1989. La première utilisation écrite était dans mon document de travail pour une conférence que l'Institut d'économie internationale a organisée afin d'examiner dans quelle mesure les anciennes idées de l'économie du développement qui avaient gouverné l'économie latino-américaine depuis les années 1950 ont été balayées par celles acceptées depuis longtemps au sein de l'OCDE. […]
Les dix réformes qui constituaient ma liste étaient les suivantes.

Discipline financière. […]
Réorganisation des priorités de dépenses publiques. […]
Réforme fiscale. […]
Libéralisation des taux d'intérêt. […]
Un taux de change concurrentiel. […]
Libéralisation du commerce. […]
Libéralisation des investissements étrangers directs. […]
Privatisation*. […]
Déréglementation. […]
Droits de propriété. […] »

John Williamson (économiste anglais, conseiller du FMI), « A Short History of the Washington Consensus », Institute for International Economics, 2004 (trad. C. Perrin).

« La leçon de l'histoire économique de l'Europe des années 1970 et 1980 est que la planification centrale ne marche pas, contrairement à l'effort et à l'initiative personnels. Qu'une économie dirigée par l'État est une recette de croissance lente, et que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats. L'objectif d'une Europe ouverte à l'entreprise est la force motrice de la création du Marché unique* européen d'ici à 1992. C'est en nous débarrassant des barrières et en donnant aux entreprises la possibilité d'opérer à l'échelle européenne que nous pourrons le mieux concurrencer les États-Unis, le Japon et les autres puissances économiques qui naissent en Asie et ailleurs. Cela signifie agir pour libérer les marchés, élargir les choix, réduire l'intervention gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique. Notre objectif ne doit pas être de fabriquer à partir du centre des règlements toujours plus nombreux et détaillés ; il doit être de déréglementer, d'éliminer les contraintes commerciales, de nous ouvrir. La Grande-Bretagne a montré l'exemple en ouvrant ses marchés aux autres. »
Margaret Thatcher, discours prononcé à Bruges, 20 septembre 1988.

Les « Reaganomics » : les réformes économiques de Reagan

« Près de huit millions d'Américains sont sans emploi […] et ceux qui travaillent sont frustrés parce qu'ils ne peuvent soutenir le rythme de l'inflation. […] La dette publique approche du million de millions de dollars. […]
Le tableau que je viens de brosser est sombre, mais […] il est en notre pouvoir de le modifier […].
Ce plan a pour objectif de freiner l'augmentation des dépenses et des taxes du gouvernement fédéral, de réformer ou de supprimer les réglementations inutiles et néfastes à la production […].
Notre plan remettra notre économie en marche, donnera un nouvel élan à l'accroissement de notre productivité et créera ainsi les emplois dont notre peuple a besoin. […]
Nous continuerons à remplir les obligations que nous impose notre conscience nationale. […] Tous ceux qui se trouvent vraiment dans le besoin peuvent être assurés que le filet de sécurité que représentent pour eux les programmes d'aide sociale ne souffrira pas de ces coupes budgétaires. […] Mais le gouvernement ne continuera pas à subventionner des individus […] dont les besoins ne sont pas dûment établis. […]
Voilà […] ce que nous proposons – un nouveau départ pour l'Amérique : un programme de redressement économique. […] Je suis ici ce soir pour vous demander de vous joindre à moi […]. »
Message du président des États-Unis au Congrès, diffusé en direct à la radio et à la télévision, 18 février 1981 (trad. T. Rigaud).