Journaliste allemande d'extrême gauche – future terroriste – , Ulrike Meinhof écrit en 1967 un article prenant la forme d'une lettre adressée à l'épouse du Chah.
Bonjour Madame Pahlavi,
[...] Nous avons eu l'impression que vos informations sur la Perse [l'Iran] étaient incomplètes. [...] La plupart des Persans sont des paysans dont le revenu annuel est inférieur à 100 dollars. Et la plupart des femmes persanes voient un enfant sur deux mourir de faim, de la misère et de maladie. [...] On peut survivre en se nourrissant de racines et de noyaux de dattes, pas très longtemps, pas très bien, c'est pourtant ce que font les paysans persans affamés, et à 30 ans ils meurent. C'est l'espérance de vie moyenne d'un Persan. [...] Pourquoi ne pas avouer que L'Iran, État chiite et puissance régionale 85 % de la population persane est analphabète et que ce pourcentage atteint 96 % dans les zones rurales ? [...] L'Ouest [...] ne compromettra pas le Chah parce qu'il a détourné quelques milliards, fait du trafic d'opium, cor- rompu des hommes d'affaires [...]. Le Chah est sa garantie que le pétrole persan ne sera plus jamais nationalisé. [...] Il est sa garantie que les étudiants et les élèves rebelles seront inexorablement abattus et que les parlementaires qui se préoccupent du bien-être du pays seront arrêtés, torturés et assassinés. [...] Pas la moindre phrase ne peut être publiée en Perse sans être passée par la censure ; il est interdit aux étudiants de se réunir à plus de trois sur le campus de l'université de Téhéran ; [...] la torture fait partie de la routine du système judiciaire persan.
Ulrike Meinhof,
« Lettre ouverte à Farah Diba », Konkret, 1967.