Aujourd’hui, une majorité de députés va voter l’abolition de la peine de mort au nom du peuple français [...]. À la vérité, nous ne
savons pas ce que les Français pensent, car vous ne les consultez pas !
[...] Il fallait pour cela modifier la Constitution afin qu’un référendum puisse avoir lieu [...].Une majorité d’entre nous, une majorité de Français, au nom des idées, du cœur et de la morale, est certainement contre la peine de mort. [...]Mais il y a la réalité et notre responsabilité à l’égard du peuple français. La réalité, c’est le meurtre, les victimes, le criminel qui, loin d’être touché par la grâce et de s’amender, récidive. Notre devoir,notre responsabilité, c’est de répondre à la légitime exigence de la société qui entend être défendue et être prémunie contre la violence. [...]
S’il y a respect de la vie, c’est celle des innocents et des futures victimes qui m’intéresse, bien avant celle du criminel. [...] La société
a donc le droit [...] de donner la mort pour se défendre. [...]Le projet de loi [...] prévoit l’abolition de la peine de mort et [...] son remplacement par la détention à perpétuité. Or nous savons bien que la détention à perpétuité est inappliquée et inapplicable car [...] pas moins inhumaine, dégradante et cruelle que la peine de mort.
Discours de Pascal Clément, député UDF de la Loire, à l’Assemblée nationale, séance du 17 septembre 1981.