Un tournant social,politique et culturel, La France de 1974 à 1988
Thème 3 les remises en cause économique, politiques et sociales des années 1970 à 1991

Vous montrerez en quoi l'abolition de la peine de mort est une décision politique risquée qui perdure malgré les contestations récurrentes


 
Robert Badinter "J'ai l'honneur de demander l'abolition de la peine de mort en France" | Archive INA
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Aujourd’hui, une majorité de députés va voter l’abolition de la peine de mort au nom du peuple français [...]. À la vérité, nous ne savons pas ce que les Français pensent, car vous ne les consultez pas ! [...] Il fallait pour cela modifier la Constitution afin qu’un référendum puisse avoir lieu [...].Une majorité d’entre nous, une majorité de Français, au nom des idées, du cœur et de la morale, est certainement contre la peine de mort. [...]Mais il y a la réalité et notre responsabilité à l’égard du peuple français. La réalité, c’est le meurtre, les victimes, le criminel qui, loin d’être touché par la grâce et de s’amender, récidive. Notre devoir,notre responsabilité, c’est de répondre à la légitime exigence de la société qui entend être défendue et être prémunie contre la violence. [...]
S’il y a respect de la vie, c’est celle des innocents et des futures victimes qui m’intéresse, bien avant celle du criminel. [...] La société a donc le droit [...] de donner la mort pour se défendre. [...]Le projet de loi [...] prévoit l’abolition de la peine de mort et [...] son remplacement par la détention à perpétuité. Or nous savons bien que la détention à perpétuité est inappliquée et inapplicable car [...] pas moins inhumaine, dégradante et cruelle que la peine de mort.

Discours de Pascal Clément, député UDF de la Loire, à l’Assemblée nationale, séance du 17 septembre 1981.
1939 : les exécutions ne sont plus publiques
1976 débat sur l'abolition
1977: dernière exécution

En 1976, plusieurs exécutions capitales et le procès d’un assassin d’enfant relancent le débat sur l’abolition de la peine de mort. À la tête de la campagne abolitionniste se trouve l’avocat Robert Badinter. En 1981, l’abolition figure dans le programme de François Mitterrand : le 9 octobre 1981, après de nombreux débats dans les médias et à lʼAssemblée, la peine de mort est abolie en France