Les nouvelles routes de la soie ( 2022-2023)
Thème 2Analyser les dynamiques des puissances internationales
Axe 2: Les formes indirectes de la puissance

Développement : Blue Dot Network, l’alternative Trump-Biden à l’initiative chinoise Belt and Road ?

Les ambassadeurs des pays membres de l’OCDE vont discuter, à Paris, d’une initiative menée par les États-Unis pour les infrastructures dans les pays en développement, perçue par beaucoup comme une riposte à la Chine. Explications.

Les salons feutrés du château de la Muette, siège parisien de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), vont abriter, virtuellement et en toute discrétion, le 5 octobre, une réunion très attendue.(...)Il sera composé, en plus du secrétaire-général de l’OCDE, l’Australien Mathias Cormann, d’Yves Perrier, le directeur général d’Amundi, première société européenne en matière de gestion d’actifs, avec un encours de 1 729 milliards d’euros, de Brendan Bechtel, PDG de la compagnie éponyme, leader américain du BTP et, depuis Washington, d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain (...)

Si le chef de la diplomatie américaine était prêt à faire le déplacement à Paris, ce n’était par pour participer à une énième conférence sur « l’investissement dans des infrastructures de qualité »,mais bien pour présenter devant les représentants des alliés les plus proches de Washington les grandes lignes du projet multilatéral baptisé «Blue Dot Network (BDN) », lancé sous l’administration Trump et réactivépar celle de son successeur à la présidence.

Dévoilée pour la première fois en novembre 2019, lors de la 35e assemblée de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) organisée à Bangkok, cette initiative a pour ambition d’équiper les pays en développement d’infrastructures modèles et réalisées en toute transparence, dans le respect des normes environnementales et des lois de rentabilité du marché.(...)

Pour concurrencer la Belt & Road Initiative (BRI) de Pékin, Washington compte sur son futur réseau de petits points bleus, comme notre planète vue depuis l’espace, constitué d’un ensemble d’infrastructures high-tech réalisées en partenariat avec le secteur privé, selon les meilleurs pratiques politiques, économiques et écologiques, pour être certifiées « BDN ».(...)

DFC, acteur central de l’initiative Blue Dot Network, est très présent en Afrique. L’an dernier, l’institution américaine a approuvé pas moins de 650 millions de dollars de financements pour des projets menés en Afrique et des institutions établies sur le continent, dont un prêt de 250 millions de dollars en faveur d’Africa Finance Corporation, spécialiste des infrastructures, un crédit de 50 millions de dollars pour la construction d’un hôtel Marriott à Addis-Abeba, et un autre de 200 millions de dollars pour la construction de la Centrale électrique de Temane, au Mozambique. (...)


Jeune Afrique , 4 octobre 2021 ParOlivier Caslin

La riposte européenne et américaine aux « nouvelles routes de la soie » chinoises

Les Occidentaux, inquiets de la dépendance de certains pays en voie de développement vis-à-vis de Pékin, ont mis en place de nouveaux programmes de soutien à ces économies.

l’initiative Build Back Better World (B3W, « reconstruire un monde meilleur »), présentée lors du sommet du G7 de Carbis Bay, au Royaume-Uni, en juin, et supervisée par les Etats-Unis. Doté de plusieurs centaines de milliards de dollars, B3W investira dans les domaines de la santé, du climat, de la technologie numérique ainsi que dans l’égalité entre les hommes et les femmes. Le conseiller adjoint à la sécurité nationale des Etats-Unis, Daleep Singh, s’est déjà rendu au Ghana, au Sénégal, en Colombie, au Panama et en Equateur pour identifier une cinquantaine de projets.
Alors que, selon les estimations du G20, les besoins d’investissement dans les infrastructures au niveau mondial s’élèvent à 40 000 milliards de dollars, ces programmes sont une bonne nouvelle pour les pays en développement, et particulièrement pour l’Afrique, qui a vu les prêts chinois diminuer depuis 2018. En voyage au Kenya, au Nigeria et au Sénégal, à la mi-novembre, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a promu l’idée d’une coopération plus étroite entre Washington et le continent. « Cela permet à l’Afrique d’avoir un meilleur pouvoir de négociation avec les différents pays partenaires », estime Thierry Pairault, directeur de recherche émérite au CNRS et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.

Washington a doublé, à 60 milliards de dollars, le budget annuel de son agence de développement rebaptisée International Development Finance Corporation (DFC). Fin 2019, elle a prêté 190 millions de dollars à une entreprise américaine pour aménager le plus grand réseau de câbles sous-marins à fibres optiques entre les Etats-Unis et l’Asie, une alternative à celui construit par le chinois Huawei.

Le Monde , Par Julien Bouissou Publié le 13 décembre 2021


 
 

Dans son ouvrage le Grand Echiquier, Zbigniew Brzezinski écrit que toute nation qui désire s’affirmer comme la première puissance mondiale doit contrôler le continent eurasiatique. Paru en 1997, cet ouvrage est un classique de stratégie et de géopolitique et donne un éclairage intéressant de la politique extérieure des Etats-Unis. Elle explique leur constant besoin d’influence en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, et explique les rapports de force durant la Guerre froide de façon pertinente.

De nos jours, cet ouvrage paraît toujoursaussi éclairant. Alors que la puissance des Etats-Unis est mise en concurrence par la Chine, leurs volontés d’assoir leur influence sur cet espace est manifeste et s’observe aisément. Dans le cas de la Chine, cette volonté se nomme « Belt and Road Initiative », que l’on nomme en français le projet des nouvelles routes de la soie. Ce projet qui se veut concurrent aux moyens d’acheminements actuels, c’est à dire essentiellement maritime et terrestre, est une façon non seulement de faciliter les exportations chinoises, mais aussi d’étendre son influence.(...)

Évidemment, les Etats-Unis ne voient pas cette initiative d’un bon œil. Si passer par la terre est pour l’instant plus onéreux que la voie classique, ce ne sera pas toujours le cas, et ces nouvelles routes de la soie permettant déjà de réduire les temps de trajet entre la Chine et l’Europe. De plus, l’investissement continu dans ces infrastructures va permettre de réduire encore plus les temps de transit. Ces nouvelles routes de la soie évite largement les partenaires privilégiés des Etats-Unis dans le Golfe Arabo-persique et leur préfère l’Iran. Les nouvelles routes de la soie sont donc un excellent moyen pour la Chine de développer son influence, au détriment des Etats-Unis, en établissantdes voies de communications qui échappent à leur contrôle et à celui de ses partenaires privilégiés, au profit de ceux qui ont fait le choix de la République Populaire.(...)

Pour l’instant, cette lutte d’influence se situe dans deux territoires clés : l’Asie de l’Est, point d’entrée du continent, et le moyen-orient, pivot fondamental pour le contrôle des flux de marchandises et de ressources clés pour les activités économiques.

  • Tout d’abord, la mer de Chine méridionale est extrêmement riche en matière de ressources. Halieutiques en premier lieu, il s’agit d’une des réserves de poisson les plus importantes du monde, et la concurrence y est forte pour son exploitation. Il y a également dans les fonds marins des ressources d’hydrocarbures encore peu exploitées. Le Brunei en tire sa richesse.
  • Son emplacement est également stratégique pour le contrôle du détroit de Malacca. Ce dernier est un carrefour extrêmement important pour le commerce mondial et fait notamment la richesse de Singapour. Presque 25% du commerce mondial y transite, et c’est par là que passe le pétrole du moyen-orient, fondamental pour le développement de l’économie chinoise. Un contrôle de la mer de Chine méridionale mettait Pékin dans une position idéale pour assurer un contrôle effectif de ce trafic, et pourrait en refuser l’accès à n’importe quel pays qu’elle aimerait sanctionner.
  • Enfin, il s’agit également d’un point stratégique idéal pour l’accès à l’Océan indien. Un pays comme la France par exemple, qui possède une base navale à Abu Dhabi et des possessions tant en Polynésie que dans le Pacifique avec la Nouvelle Calédonie, serait tributaire des bonnes volontés chinoises pour faire passer ses navires, qu’ils soient civils ou militaires. En cas de contrôle incontesté de la mer de Chine, les sous marins chinois pourraient mener des opérations en toute impunité contre ces navires.

C’est notamment pour ces raisons que la VIIe flotte des Etats-Unis, autrefois considérée comme toute puissante dans le Pacifique mène régulièrement des opérations de « liberté de navigation », les fameuses FONOM. La marine chinoise s’y oppose de plus en plus. Plusieurs incidents ont eu lieu cette année, où il y a failli avoir plusieurs collisions entre navires chinois et états-uniens. Le renforcement des capacités navales chinoises est manifeste, avec la mise en service de deux porte avions, le troisième, nucléaire, de fabrication entièrement chinoise, étant à venir.

Le deuxième territoire où se déroule cet affrontement d’influences est au Moyen-Orient. Les Etats-Unis cherchent à imposer leur volonté à l’Iran, alors que la Chine y développe des partenariats commerciaux. Washington rêve de remplacer le régime actuel en un régime pro-américain. Les discours du conseiller de la Maison Blanche à la sécurité, John Bolton, sont tout à fait explicites sur la question.


Observatoire français , les routes de la soie , parNaël de la Sayette,

Vous devez interviewer Jo Biden , président américain

Votre interview doit commencer par

  • une présentation de votre interlocuteur

  • les enjeux des routes de la soie pour la Chine

  • Vos questions doivent partir du général au particulier

    • Une présentation des routes de la soie et ses différentes composantes

    • Pourquoi les EU se méfient du projet des routes de la soie ?

    • Depuis quand les EU veulent concurrencer les routes de la soie ?

    • Quel est l'objectif du projet américain ?

    • En quoi est-il fondamentalement différent de celui des chinois ?

    • N'est-ce pas juste une volonté impérialiste ou hégémonique des américains ?

  • Un journaliste n'est pas un " passe-plat" il peut/doit poser des questions qui fâchent

  • N'oubliez pas de conclure

Votre interview doit être structurer /plan et illustré par des cartes , des graphiques ..