You are seeing the paginated version of the page.
It was specially created to help search engines like Google to build the proper search index.

Click to load the full version of the page


Le 25 mars 1957 constituera une des plus importantes dates de l'histoire de notre continent.

La création de l'Euratom et du Marché commun nous obligera, sans doute, à surmonter bien des difficultés politiques et techniques, mais les résultats que nous pouvons attendre de ces deux traités, si nous avons, comme je l'espère, le courage de les appliquer dans leur esprit, sont tels qu'ils transformeront complètement les conditions de vie des populations de nos six pays. L'expérience de la dernière guerre a montré, plus particulièrement pour la France et l'Allemagne, que la désunion de l'Europe avait pour conséquence automatique de faire rétrograder, tant sur le plan politique que sur le plan économique, les puissances en conflit. […] Sans doute, les six pays, en s'unissant, veulent-ils accroître leur capacité de production et accélérer le rythme de leur développement économique. Ils n'entendent pas pour autant s'isoler du reste du monde et dresser autour d'eux des barrières infranchissables. […] Nous savons tous d'ailleurs qu'en agissant comme nous le faisons aujourd'hui, nous travaillons sans doute pour les intérêts matériels de l'Occident mais aussi pour la paix dans le monde.
Discours de Christian Pineau, ministre français des Affaires étrangères, Conférence des ministres des Affaires étrangères et signature des traités de la CEE et de la CEEA (Euratom), 25 mars 1957.



Lors de ce discours, la France représentée par Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, propose à cinq États européens de construire une « fédération européenne ».

La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée. Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe. La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes. […] L'Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation de l'une de ses tâches essentielles, le développement du continent africain.
Déclaration solennelle du gouvernement français, 9 mai 1950.

Modernisation de la France durant les Trente Glorieuses