Avec ses 5,9 millions de kilomètres carrés et 600 millions d'habitants à la fin des années 2000, l'Europe, sans la Russie, ne représente que 4,4 p. 100 des terres émergées et 9 p. 100 de la population mondiale (avec la partie européenne de la Russie, elle fait 9,8 millions de km2 et compte 704 millions d'habitants). Mais elle assure près de 40 p. 100 de la production marchande du monde et occupe toujours des positions de premier rang dans de nombreux secteurs économiques : agriculture, construction automobile, aéronautique, matériel ferroviaire,
machine-outil, téléphonie, banque, assurances,
tourisme...
Son PIB (produit intérieur brut) par habitant est trois fois plus élevé que la moyenne mondiale. Les richesses y demeurent toutefois très inégalement partagées entre les territoires. Hommes, activités et capitaux s'accumulent sur une dorsale centrale qui s'étend grossièrement de la Hollande et du centre de l'Angleterre jusqu'au centre de
l'Italie. Leur densité est maximale au cœur de cette dorsale, dans la mégalopole européenne,la plus grande galaxie urbaine du monde, internationale mais plus compacte que la « mégalopolis » nord-américaine : plus de 100 millions
d'habitants vivent dans un rayon de quelque 250 kilomètres autour de
Bruxelles,avec des surconcentrations dans des agglomérations qui se situent aux premiers rangs mondiaux comme le bassin urbain de Londres,
l'agglomération parisienne, ou la conurbation Rhin-Ruhr. Des traînées urbaines denses prolongent cette dorsale vers l'est, en direction de Berlin, de la Saxe et de la Pologne. De part et d'autre, les réseaux de commandements sont moins puissants, les réseaux de circulation plus lâches, les PIB plus modestes et la ruralité plus largement affirmée.
Certaines fractions des territoires formant cette dorsale centrale européenne sont en crise, notamment dans les vieilles régions industrielles. Les difficultés y sont cependant bien moins sévères que dans les régions périphériques. À l'intérieur même de l'UE, les PIB (en standard de pouvoir d'achat) de Londres (Inner-London), de Bruxelles
(Bruxelles-Capitale) ou du
Luxembourg sont plus de cinq fois supérieurs à ceux du
Péloponnèse (Grèce) ou de l'
Estrémadure (Espagne) et plus de dix fois supérieurs à ceux des régions les plus pauvres de
Roumanie et de
Bulgarie. Les revenus sont plus bas encore en Moldavie ou en
Albanie.