Des territoires habités
Chapitre introductif du programme de géographie première générale
OBJECTIF : Découvrir et s'approprier les notions du programme
A partir de témoignages, comprendre la notion de territoire , et ses enjeux .

De nouvelles données sur l'enclavement des quartiers prioritaires

En comparant les QPV aux autres quartiers de 33 unités urbaines, 800 000 déplacements environ, effectués par près de 200 000 personnes, ont ainsi été scrutés. Pour son deuxième volet, l’étude a consisté à modéliser l’impact du quartier d’habitation sur quatre indicateurs de mobilité : la probabilité d’utiliser une voiture en tant que conducteur,le nombre de déplacements, la distance parcourue, et le temps passé en déplacement chaque jour. Il en ressort que la part des déplacements en voiture est moins importante en QPV qu’ailleurs (25 %, soit 15 points de moins qu’ailleurs). Principaux déterminants : la possession du permis, puis celle d’une voiture, et enfin le statut d’emploi. Ainsi, « résider en QPV se traduit, à profil similaire et à égales conditions d’accès au volant, par une distance parcourue inférieure de 1,4 km et un temps de trajet inférieur de 1,6 minute : il subsiste un effet propre aux QPV qui ne peut s’expliquer par le profil des habitants », selon la fiche mise en ligne aujourd'hui par l’ONPV. Des profils types d’habitants ont été analysés pour appréhender le phénomène. Ainsi, une locataire du parc privé de profession intermédiaire, en couple sans enfant, qui travaille à temps plein mais n’a pas accès à la voiture, « parcourt chaque jour une distance plus longue que ne le laisse supposer l’absence de voiture » – distance qui « croît avec la catégorie socioprofessionnelle ». Elle consacre aussi 5 minutes de plus à ses déplacements quotidiens lorsqu’elle réside en QPV, tout en réalisant moins de déplacements. Ce qui pourrait « traduire une certaine difficulté à accéder aux lieux d’emplois pour les actifs des QPV ».

À la demande du CGET, le Cerema a également réalisé une étude sur l’enclavement des QPV. Coupures spatiales liées aux infrastructures, aux barrières naturelles (lacs, montagnes, etc.) ou tenant à la situation du quartier par rapport à un point de centralité tel que la mairie, etc., l’enclavement a été étudié, ici, sous l’angle purement géographique. À l’aide des bases de données de l’IGN, de Corine Land Cover, d’OpenStreetMap et de Shom, 1514 quartiers prioritaires de métropole et d’outre-mer ont été passés à la loupe.
Premiers constats : un tiers de ces quartiers sont traversés ou longés par des autoroutes, les plus concernés étant proches des agglomérations, en particulier en région parisienne. Autres résultats, plus inattendus : six QPV sur dix sont situés à proximité d’un cours d’eau, et les « coupures surfaciques» (zones d’activités, aéroports, plans d’eau ou forêts) concernent plus de 95 % de ces mêmes quartiers. Les cimetières notamment, impactent près du quart des QPV. À noter qu’en métropole, les coupures étudiées ont été rapprochées de l’offre de transport public connue en 2013.
Conclusion : sur les 36 QPV les plus touchés par l’enclavement, 12 sont ultramarins et 14 sont en zone centrale francilienne. Quatre d’entre eux cumulent coupures importantes et très faible desserte en transport en commun, la Seine-Saint-Denis étant particulièrement affectée. Des difficultés qui – c’est du moins ce qu’espèrent les élus – pourraient au moins partiellement se résorber avec le Grand Paris Express.
Maire info , 1er fevrier 2019

Les quartiers dits « prioritaires » de la politique de la ville (QPV) sont les territoires où s’applique la politique de la ville, politique qui vise à compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire. Ces quartiers sont donc ceux où les revenus sont les plus faibles. Depuis 2015, ils remplacent les zones urbaines sensibles (Zus). Ces 1 500 quartiers regroupent environ cinq millions de personnes, soit 8 % de la population française. Leur taille varie de manière très importante, de moins de 1 000 à 180 000 habitants pour le plus important en Seine Saint-Denis.

Dans ces quartiers, la part de la population pauvre est élevée, autour de 40 %.Mais ils ne regroupent qu’une très faible partie de la population. Au total, la très grande majorité des personnes pauvres vivent en dehors des quartiers prioritaires. Par ailleurs, il ne faut pas confondre les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les établissements scolaires dits de « l’éducation prioritaire » définis par le ministère de l’Education nationale. Tous les élèves qui vivent dans un QPV n’étudient pas dans l’éducation prioritaire.


Observatoire de la société , 2018

 
 
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