L’époque des Weston chasse et des lodens verts, confie Bruno de Stabenrath, qui fut naguère copain du futur présumé assassin Xavier Dupont de Ligonnès – il raconte cette décennie dans un récit publié chez Gallimard, L’Ami impossible. Le dimanche, on allait à la messe à la chapelle Royale – celle de 11 h 30,pour pouvoir dormir un peu après le rallye Pommery-Latour ou le rallye David-Weill, moins abat-jour, plus aristo-rock, avec les coquines et les fêtardes. »
C’était juste avant la French touch, cette musique électro qui a rayonné depuis Versailles, au milieu des années 1990, jusqu’à la Côte ouest des Etats-Unis et lui a donné un sacré coup de jeune. « Tout est parti au milieu des années 1980 du lycée Jules-Ferry », raconte le musicien et producteur Marc Collin, qui met la dernière main à Why Versailles ?, un docu-fiction consacré à cette incroyable épopée.
Versailles se parisianise, obligeant les vieilles familles nombreuses et aristos des quartiers Saint-Louis ou Notre-Dame, victimes des hausses de l’immobilier dépassant souvent les 10 000 euros le mètre carré, à rejoindre Vélizy, Saint-Cyr-l’Ecole, Montfort-l’Amaury… « Un arbre pour quatre habitants, sans compter le parc », se félicite François de Mazières. La campagne et la tranquillité à moins de vingt kilomètres de la capitale et à treize minutes de la gare Montparnasse, ajoutent les agents immobiliers.(...)
Versailles est l’une des rares villes de France a n’avoir pas vu prospérer les « gilets jaunes », à l’hiver 2018. Mais, lorsque Paris appelle à manifester contre la PMA pour tous, la ville se vide d’un coup, comme lors des manifestations contre le mariage pour tous en 2013,où mille petits drapeaux « un papa et une maman » fleurissaient aux fenêtres.
Avec Paris et Toulon, Versailles reste aussi l’un des trois évêchés français qui ne connaissent pas de problèmes de vocation. « Avec environ 15 % de catholiques traditionalistes parmi les pratiquants réguliers, notre diocèse fait figure d’exception », relève le conseiller municipal et chef de chœur Michel Lefebvre, un médecin de famille « pro-vaccin mais antimédecine de masse », précise-t-il.
« Les catholiques restent minoritaires à Versailles comme partout en France, observe Marc Baudriller, l’auteur – versaillais – de l’enquête Les Réseaux cathos (Robert Laffont, 2011). Mais, depuis dix ans, ils sont plus mobilisés, voire radicalisés. » « Les jeunes, notamment, ont pris conscience que l’identité chrétienne est quelque chose à défendre »