une guerre d'anéantissement
Corpus documentaire permettant de réaliser une étude de document
Vous trouverez les documents à analyser dans la colonne de droite
 
 
Témoignages de Soviétiques
Stalingrad a brûlé, brûlé. La ville est morte, les gens sont dans les caves. Tout est calciné. Des enfants errent. Ils sont à moitié fous.
La ville est morte, à la manière du visage d’un défunt qui est passé par une douloureuse maladie et qui a trouvé le repos dans un sommeil éternel. Et à nouveau les bombardements, les bombardements d’une ville déjà morte.
Témoignage d’Anatoli Tchekov recueilli par Vassili Grossman

Je suis devenu féroce, je tue, je les hais, comme si toute ma vie devait être comme ça. J'ai tué quarante personnes, trois dans la poitrine, les autres à la tête. Quand le coup part, la tête retombe tout de suite en arrière ou sur le côté, ils projettent les bras en avant et ils tombent... Pchelintsev aussi avait du mal à tuer : le premier, il n'a pas pu, le deuxième, il l'a tué et a pensé : "Comment ai-je pu ?"

Vassili Grossman, Carnets de guerre, de Moscou à Berlin, 1941 1945. Textes choisis et présentés par Antony Beevor et Luba Vinogradova, 2007
Stalingrad Bande-annonce (3) VO
Regardez la bande annonce du film Stalingrad (Stalingrad Bande-annonce (3) VO). Stalingrad, un film de Jean-Jacques Annaud
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Le témoignage d’un soldat allemand, 1942
27 juillet 1942 : Après de longues marches à travers les steppes du Don, nous avons enfin atteint le fleuve. Il est
possible qu’on puisse rentrer à Noël.
12 août : Ils ont jeté dans le combat leurs dernières forces.
23 août : Il ne reste aux Russes que deux issues : fuir au-delà de la Volga ou se rendre. Un prisonnier a déclaré que
les Russes vont défendre Stalingrad jusqu’au dernier homme.
18 septembre : Le combat se poursuit depuis trois jours à l’intérieur d’un silo à blé. Si toutes les maisons de
Stalingrad sont défendues de cette façon, aucun soldat ne rentrera.
27 octobre : Les Russes, ce ne sont pas des hommes, mais des automates métalliques. Ils ne connaissent pas la
fatigue et ne craignent pas le feu.
14 décembre : Notre meilleur repas, ce sont les pommes de terre gelées, mais il n’est pas facile de les extraire de
la terre durcie, sous les balles des Russes.
28 décembre : On a mangé tous les chevaux, je suis prêt à manger de la viande chat. Les soldats sont devenus
semblables à des cadavres ou à des fous.
Extraits du Journal d’un soldat allemand, publiés dans Paris Match, 23 janvier 1965
 
dessin de presse de D Low paru dans le "Evening Standard " fevrier 1943
 
70 ans après Stalingrad, une survivante raconte sa bataille
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La bataille de Stalingrad est une des batailles les plus sanglantes de la Seconde Guerre mondiale. Elle a opposé l'armée soviétique à l'armée allemande. Elle a commencé en juillet 1942 et s'est terminée début février 1943. Stalingrad est l'actuelle Volgograd, une ville sur la Volga, en Russie. Cette bataille est l'une des plus importantes du Front de l'Est (invasion de l'URSS par l'Allemagne d'Hitler à partir de 1941) en termes d'importance stratégique et d'ampleur. Celle-ci amorce le début de la défaite du IIIe Reich. La ville de Stalingrad est un carrefour crucial pour l'industrie et l'armée soviétique et aussi un port sur la Volga. De Stalingrad, les armées allemandes peuvent facilement progresser vers le Caucase et donc le pétrole de l'URSS. De plus la ville est le symbole du régime puisqu'elle porte le nom de Staline, à l'époque dictateur de l'URSS et rival d'Hitler. Si l'armée allemande avait mis la main sur Stalingrad, cela aurait été une humiliation pour l'URSS car la ville portait le nom de Joseph Staline. Cette attaque se voulait donc aussi une victoire symbolique en plus d'une victoire stratégique. La bataille de Stalingrad coûta la vie à environ 1, 2 millions d'êtres humains, soldat, et civils.
Le décret n°227 de Staline
Personne ne recule ! Il est nécessaire de défendre chaque position, chaque mètre de notre territoire, jusqu'à
la dernière goutte de notre sang, se cramponner à chaque parcelle de la terre soviétique et de la défendre aussi
longtemps que possible. Notre patrie connaît de durs moments. Nous devons stopper, puis rejeter et chasser
l'ennemi sans compter les pertes. Tenir maintenant permet de préparer la victoire dans les prochains mois. Les
Ordre d’Hitler paniqués et les lâches devraient être exterminés sur place. Tous les commandants de compagnie, bataillons, régiments et divisions qui opèrent une retraite sans ordre du haut commandement sont des traîtres à la patrie.
D'après Joseph Staline, décret n°227, 28 juillet 1942.

Le Führer ordonne qu’à l’entrée de la ville toute la population masculine soit éliminée puisque Stalingrad,
avec son million de communistes convaincus, est particulièrement dangereuse.
Directive de Hitler du 2 septembre 1942 dans Beevor A., Affiche nazie : « La victoire, ou le bolchévisme ».

Soldat allemand capturé par un soviétique , fevrier 1943