Les termes « Porajmos » (ou Porrajmos, littéralement « dévorer ») « Samudaripen », génocide tsigane ou encore holocauste rom, désignent les persécutions envers les Roms pendant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne nazie, dans les territoires qu'elle occupe et chez ses alliés1. Leurs proportions furent telles que la majorité des historiens les considèrent comme constitutives d'un processus génocidaire. Les Roms sont démographiquement la seconde population européenne victime d'une extermination familiale et raciale (après les Juifs d'Europe).
En raison du nomadisme qui concerne beaucoup d'entre eux, et qui les marginalise dans une société sédentaire, les Roms ont été surveillés de près et fichés par la majeure partie des États européens, et ce dès la fin du XIXe siècle, ce qui a facilité les actions violentes menées contre eux.
Il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide des historiens estiment que le nombre des victimes se situe entre 195 800 et 240 150 personnes. Mais ce nombre devrait se situer entre 300 et 500 000, augmentant à mesure que des archives et des fosses sont découvertes, bon nombre des victimes n'ont pas été comptées et ne pourront probablement pas l'être.
Les victimes du Porajmos ont été longtemps oubliées des historiens, et confondues avec les asociaux. En Europe, la reconnaissance de ce génocide est tardive. Le chancelier allemand Helmut Schmidt le reconnaît formellement en 1982.
source Wikipedia
La Journée européenne de commémoration du génocide des Roms durant la Seconde Guerre mondiale est organisée chaque 2 août depuis 2015. Peu connus du grand public, les massacres de Tsiganes perpétrés par le régime nazi et certains de ses alliés font l’objet d’études historiques pour mieux les appréhender.
Dans la seule nuit du 2 au 3 août 1944, 3 000 Tsiganes, femmes, hommes et enfants, ont été assassinés à Auschwitz II-Birkenau, en Pologne. Il s’agissait des derniers détenus de ce camp spécial, littéralement « liquidé ». Depuis 2015, ce massacre organisé par les Nazis a été choisi par le Parlement européen pour fixer au 2 août la date de la « Journée européenne de commémoration du génocide des Roms »[...]Les recherches sur les persécutions visant les Tsiganes en Europe, durant la Seconde Guerre mondiale, sont surtout développées à partir des années 1980-1990 et sont toujours activement conduites par des spécialistes[...]
Aujourd’hui, le bilan humain de ce génocide reste ainsi difficile à quantifier. Les estimations varient de 300 000 à 500 000 tués ; des études plus récentes avancent un chiffre plus faible, de l’ordre de 100 000 morts. « Beaucoup d’incertitudes demeurent, les chiffres vont du simple au double dans certains territoires, explique Ilsen About. Par ailleurs,le nombre de personnes touchées est bien plus grand. Les chiffres ne tiennent pas compte des victimes de toute la gamme des violences de type génocidaire, stérilisations, séparations d’enfants et viols systématiques.»
L’historiographie a notamment souffert du caractère tabou de ces événements dans certains pays, notamment dans l’ex-bloc de l’Est, et de la déperdition de documents. Le manque d’institutions mémorielles liées à ce génocide a aussi contribué à rendre plus difficile l’émergence la parole des survivants. D’abord tourné vers l’Holocauste, le Mémorial de la Shoah à Paris a tout de même fait de la place à la mémoire d’un peuple présent sur tout le Vieux continent. « Des lieux existent, mais ils sont peu nombreux », reprend Emmanuel Filhol.
Niveau de persécutions très disparate
L’Allemagne, elle, a inauguré en 2012 un mémorial consacré à ce génocide à Berlin, l’ex-capitale d’un régime nazi qui avait ouvert dès 1933 des camps d’internement ciblant cette population au nom de la « pureté de la race ». Comme pour les juifs, le pouvoir hitlérien a ensuite mené une politique mêlant expulsion vers des ghettos, travaux forcés, expérimentations médicales et exterminations au gaz dans des camps, 23 000 Tsiganes ayant été déportés à Auschwitz.
La Croix , Pascal Charrier,le 02/08/2021