une guerre d'anéantissement
Corpus documentaire permettant de réaliser une étude de document
Vous trouverez les documents à analyser dans la colonne de droite
Martyr du ghetto de Varsovie : le symbole que nous regardons a été façonné par les nazis
La photo du petit garçon du ghetto juif de Varsovie a voyagé dans le monde entier. Recadrée et délestée de son contexte, l'icône a perdu sa valeur documentaire. Or c'est une image des nazis, produite au service d'un grand récit à la gloire de l'extermination. Un SS braquait l'objectif.
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Il y a 75 ans, le soulèvement du ghetto de Varsovie
HISTOIRE - Le 19 avril 1943, la population juive de Varsovie se soulève contre les troupes allemandes venues les chercher pour les déporter. Une révolte qui surprend les soldats et leur commandement.
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Une survivante du ghetto de Varsovie témoigne de l'insurrection
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En 1939, il y avait 1.300.000 habitants à Varsovie dont 380.000 Juifs. La ville fut prise parl'armée allemande dès le début de la Guerre le 30 septembre 1939. Hitler lui-même vint parader dans Varsovie le 5 octobre 1939.
Dès l'hiver 1939-1940, les nazis commencèrent à persécuter les Juifs :obligation de porter un brassard avec l'étoile de David,identification des magasins juifs sur leurs vitrines, obligation de rendre les radios, interdiction de voyager en train (novembre 1939).
Bientôt, on rassemble les Juifs de Pologne dans des quartiers fermés : les ghettos. Il y eut d'abord un ghetto à Lublin et un à Lodz. Le ghetto de Varsovie fut créé le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive de Yom Kippour). Puis il y eut ceux de Cracovie, de Lublin, de Czestochowa, de Kielce, de Lwow.
Le ghetto était formé par le centre de la ville de Varsovie. Il était entouré d'un mur de 3 mètres de haut et de barbelés
Etude de cas : le ghetto de Varsovie (1940-1943) 1/2 - Enseigner l'histoire de la Shoah
En mai 1940, le quartier juif de Varsovie est officiellement déclaré par les Allemands « zone d’épidémie » et le 2 octobre 1940, le gouverneur du district de Varsovie, publie l’ordre de transplantation. Clos le 16 novembre 1940, le ghetto de Varsovie est en partie cerné d’un mur d’enceinte.
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Lettre aux Alliés de Samuel Zygelbojm, représentant du BUND auprès du gouvernement polonais à Londres, le 12 mai 1943, jour de son suicide. (in Seidman, Du fond de l’abîme, Journal du ghetto de Varsovie).

Derrière les murs du ghetto se déroule à présent le dernier acte d’une tragédie sans précédent dans l’Histoire. La responsabilité du forfait consistant à exterminer la totalité de la population juive de Pologne retombe au premier chef sur les exécutants ; mais, indirectement, elle rejaillit également sur l’humanité tout entière. Les nations et les gouvernements alliés n’ont entrepris jusqu’ici aucune action concrète pour arrêter le massacre. En acceptant d’assister passivement à l’extermination de millions d’êtres humains sans défense – les enfants, les femmes et les hommes martyrisés – ces pays sont devenus les complices des criminels. (...) Je ne puis me taire. Je ne peux pas rester en vie alors même que disparaissent les derniers restes du peuple juif de Pologne dont je suis le représentant. Mes camarades du ghetto de Varsovie ont succombé,l’arme au poing, dans un dernier élan héroïque. Il ne m’a pas été donné de mourir comme eux, ni avec eux. Mais ma vie leur appartient et j’appartiens à leur tombe commune. Par ma mort, je désire exprimer ma protestation la plus profonde contre la passivité avec laquelle le monde observe et permet l’extermination du peuple juif.

Je suis conscient de la valeur infime d’une vie humaine, surtout au moment présent. Mais comme je n’ai pas réussi à le réaliser de mon vivant, peut-être ma mort pourra-t-elle contribuer à arracher à l’indifférence ceux qui peuvent et doivent agir pour sauver de l’extermination — ne fût-ce qu’en ce moment ultime — cette poignée de juifs polonais qui survivent encore. Ma vie appartient au peuple juif de Pologne et c’est pourquoi je lui en fais don. Je désire que l’infime résidu des millions de Juifs de Pologne resté en vie puisse survivre assez longtemps pour connaître, avec les masses polonaises, la Libération et qu’il puisse respirer dans un pays et un monde de liberté et de justice socialistes pour toutes ses peines et ses souffrances inhumaines.

La photographie anonyme « Arrestation dans le ghetto de Varsovie » a été prise lors de la répression de l’insurrection juive qui se déroula du 19 avril au 16 mai 1943. Réalisée par les S.S., elle rend compte d’une arrestation effectuée lors de la « liquidation du ghetto » décidée après la révolte. Elle figure originellement à la quatorzième place d’un album de cinquante-trois clichés annexé au rapport (récit des actions menées contre les « bandits juifs ») que le S.S. responsable des opérations, Jürgen Stroop, adresse à Krüger et Himmler, ses supérieurs.