une guerre d'anéantissement
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Camps, extermination de masse… Ils ont photographié l’inimaginable
En découvrant la réalité des camps en 1945, les photoreporters sont confrontés à l’horreur : comment photographier l’extermination de masse ? Quatre d’entre eux ont témoigné à l’époque.
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Bergen-Belsen, mi-avril 1945. Les soldats britanniques exigent des ex-gardiennes du camp qu'elle déplacent les corps, afin d'endiguer une épidémie de typhus.

Photo : George Rodger / Time Life Pictures / Getty Images

 

Entre 1939 et 1942, le système des camps de concentration se développa considérablement. En 1938, les autorités SS avaient déjà commencé à exploiter économiquement le travail des prisonniers des camps. En septembre 1939, la guerre leur fournit un prétexte facile pour refuser toute libération, donnant à la SS un réservoir de main d'œuvre disponible.

Les autorités SS établirent de nouveaux camps à proximité d'usines (par exemple la fabrique de briques de Neuengamme en 1940) ou de lieux d'extraction de matières premières (comme la carrière de Mauthausen dès 1938). Les biens extraits ou produits par les travailleurs forcés étaient vendus à l'industrie de guerre allemande par l'intermédiaire d'entreprises (comme par exemple l'Entreprise allemande de construction et de terrassement) qui appartenaient à la SS.

Entre 1939 et 1941, au fur et à mesure des conquêtes allemandes en Europe, les SS créèrent de nouveaux camps de concentration afin d'y incarcérer un nombre croissant de détenus politiques, de résistants et de personnes considérées comme “racialement inférieures” (notamment les Juifs et les Tsiganes).

Les camps de concentration, 1939-1942 | The Holocaust Encyclopedia
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Quel genre de travail faisiez-vous ?

– Nous devions construire une gigantesque usine de produits chimiques, pour l’I.G. Farben : terrassements, béton, tous les travaux pénibles.

– Tous les juifs, tous les déportés politiques faisaient la même besogne ?

– Ils étaient divisés en trois groupes. Je ne sais ce qu’on faisait des femmes et des enfants. Un camp spécial avait été établi pour eux à 25 kilomètres de la ville. Le second groupe comprenait les vieux et ceux qui ne pouvaient pas travailler : on les triait immédiatement, soit en les faisant passer à la chambre à gaz, soit en les brûlant au four crématoire, soit, le plus souvent, en leur faisant une piqûre. Ceux qui pouvaient travailler étaient envoyés sur les chantiers.

– Vous êtes tout à fait sûr de tout cela ?

– J’ai vu, tous les jours, ces malheureux qui venaient sur les chantiers, vêtus d’un simple pyjama à rayures blanches et noires, verticales, travailler dans la neige par 25° au-dessous de zéro. Je les ai entendus raconter leur vie, dire les morts qui tombaient tous les jours, d’épuisement et de désespoir. Quand ils n’avaient plus la force de travailler, on les tuait à leur tour. »

Il poursuit, donnant des détails atroces :

"– […] J’ai vu un condamné politique décapité à coups de bêche par un des S.S. chargés de la garde du camp. Aucun sabotage n’était possible mais le rendement du travail était faible, tant les hommes étaient épuisés."

"Un jour, un juif est tombé dans une coulée de béton. On n’a pas arrêté le travail pour si peu."

Témoignage d'un jeune français requis pour le service obligatoire en Pologne, a été envoyé à Auschwitz dans un camp de travail annexe, publié par le journal l'Humanité le 13 septembre 1944
Internés au travail forcé à l’usine Siemens.

Internés au travail forcé à l’usine Siemens. Camp d’Auschwitz, Pologne, 1940-1944.
Federation Nationale des Deportes et Internes Resistants et Patriots
Musée de l'Holocaust