L'URSS est fermement déterminée à poursuivre son aide au Vietnam qui lutte pour une juste cause. Cette aide sera poursuivie tant que les impérialistes américains ne remettront pas fin à leur guerre et n'évacueront pas le pays. [...]

Chaque parti [communiste] possède ses tâches à lui, ses propres méthodes de lutte, et il agit dans une indépendance totale. Mais la force et l'efficacité de la lutte des partis communistes ne dépendent pas seulement des succès d'autres partis frères et de dimensions de l'unité de tous les détachements du mouvement communiste.

Il faut donc constituer un front uni contre l'impérialisme et la guerre, comme nous en avons un exemple au Vietnam.

Au franchissement du col de Méos, nous avons croisé une file de coolies ininterrompue d'un bout à l'autre de l'horizon, qui poussaient des bicyclettes chargées sur les pédales, et de la selle au guidon, de sacs de riz et de caisses de munitions. [...] C'était l'image percutante de la logistique orientale ! Et l'échec patent des services de renseignements français qui avaient estimé avant le déclenchement de la bataille que les Viets n'auraient pas la capacité de ravitailler en vivres et en munitions, depuis leurs bases du delta à 400km de Diên Biên Phu, les 40000 réguliers nécessaires à l'encerclement de la place forte. Les services français n'avaient pas pris en compte la multitude asiatique; ils n'avaient pas imaginé la mise à contribution totale de toute une population, laborieuse et soumise. De mes yeux de prisonnier, je découvre l'une des clés de l'efficacité de l'idéologie communiste: l'effacement de l'individu, spontanément accepté ou à défaut imposé, au bénéfice de l'intérêt collectif.