Khrouchtchev défend son action peu après la crise
"Quel parti a pris le dessus, qui a gagné ? On peut dire dans ce cas que c'est la raison quia gagné, la cause de la paix et de la sécurité des peuples qui l'a emporté. Les parties ont fait preuve de lucidité et ont tenu compte de ce fait que si elles ne prenaient pas de mesures pour empêcher le développement dangereux des événements, une troisième guerre mondiale pouvait éclater. (...)
Les deux parties ont fait des concessions. Nous avons évacué les fusées balistiques et nous avons consenti à évacuer les avions IL-28. Cela donne satisfaction aux Américains. Mais Cuba et l'Union soviétique, eux aussi, ont obtenu satisfaction : l'invasion américaine contre Cuba est évitée, le blocus naval est levé (...), Cuba populaire existe, se renforce et se développe sous la direction de son gouvernement révolutionnaire, de son chef intrépide, Fidel Castro.
Certaines personnes affirment que les Etats-Unis nous auraient obligés à céder. Si l'on aborde les choses d'une telle façon, ces gens devraient dire que les Etats-Unis, eux aussi, ont été obligés de céder. (...) Si nous nous entendions pour bâtir nos rapports sur une telle base, si les rapports des Etats-Unis avec Cuba étaient bâtis sur la base de la Charte de l'ONU, il n'y aurait eu aucune nécessité d'expédier et d'installer nos fusées à Cuba."
Nikita Khrouchtchev, "La situation internationale actuelle et la politique extérieure de l'Union soviétique", 12 décembre 1962.